Bilan social 2017: davantage de conflits mais des négociations plus efficaces

Un conflit du travail à Nouméa, en milieu d'année 2017.
La Nouvelle-Calédonie a connu en 2017 plus de conflits du travail que l'année précédente, mais ils ont été marqués par des négociations plus efficaces. Voilà ce qui ressort du bilan social publié par la direction du Travail.

Trente entreprises concernées par des conflits du travail

• En 2017, trente entreprises ont été concernées par 33 conflits du travail - en 2016, elles étaient 25, à avoir connu 27 conflits.
• L'an dernier, presque la moitié des sociétés concernées dépassaient cinquante salariés, alors que ce sont les moins nombreuses en Calédonie.


• Secteurs les plus impactés: les services, la construction et le commerce.
• Avec trois syndicats essentiellement à la manœuvre : l’Usoenc, l’USTKE et la CSTC-FO.

«Plusieurs vecteurs peuvent expliquer cette hausse»

Le nombre de conflits du travail repart donc à la hausse après une période de stabilité durant les années 2014 à 2016. «Plusieurs vecteurs peuvent expliquer cette hausse, développe Christelle Denat, chef du service des relations de travail à la direction du Travail et de l’emploi. Notamment par rapport au secteur économique relativement en berne ces dernières années, il y a toujours une crainte au niveau des emplois, par les salariés. Une crainte de la perte des acquis sociaux. Une frilosité, aussi, de l’employeur, qui n’a pas forcément une vision prospective au niveau de l’activité dans les entreprises et particulièrement au niveau de l’emploi.» 


Des motifs qui se diversifient

Si les salaires et primes restent les principales revendications, les motifs de conflit se diversifient. «C’est vrai qu'on a l’émergence de nouvelle revendications, confirme la chef de service, qui portent également sur tout ce qui est qualité de vie au travail.»

114 cahiers de revendications

Autre chiffre notable, le nombre de cahiers de revendications déposés à la DTE: 114, dont 68 avec préavis de grève (la branche commerce est la plus concernée, à presque 48%).
Le nombre de 114 paraît important? Il doit être nuancé. Un tiers de ces cahiers de revendications, soit 37, ont été déposés à la DTE de façon préventive, pour amorcer le dialogue.


«On voit une modification des négociations»

«Il y a beaucoup de cahiers de revendications et peu aboutissent à un conflit. Ça se règle apparemment assez sereinement en entreprise. Cahier de revendications ne veut pas forcément dire conflit derrière, ou relations conflictuelles dans l’entreprise», modère Christelle Denat, qui ajoute: «Les syndicats ont conscience de la situation économique et souhaitent réellement discuter. C’est vrai qu’on voit une modification des négociations.»


Des débrayages bien présents

Ce bilan social, à feuilleter ci-dessous, note par ailleurs que les débrayages, «difficilement quantifiables mais pourtant bien présents dans les usages des salariés calédoniens et des syndicats», conservent «une place prépondérante tout au long de l’année 2017».


22 avenants et 334 accords d'entreprise 

• Concernant le bilan 2017 de la négociation collective (à feuilleter ci-dessous), on retiendra 22 avenants conclus au niveau des branches professionnelles et 334 accords collectifs trouvés à l’échelle de l’entreprise. Les deux chiffres sont en augmentation par rapport à 2016.
• En revanche, signe d’une conjoncture morose, l’augmentation obtenue sur les salaires continue de baisser : +0,22% en moyenne en 2017, contre +0,26% en 2016 et +0,78% en 2015.



Un bilan pas exhaustif
Le bilan des relations sociales n'est pas exhaustif:
• il est réalisé sur les conflits portés à la connaissance de la DTE;
• il ne concerne par les secteurs qui ne sont pas de sa compétence, comme la mine et les affaires maritimes;
• il ne porte que sur les revendications à caractère professionnel;
• il ne comptabilise pas les débrayages (même si ils sont évoqués) et les interruption du travail d’une durée égale ou inférieure à un jour.
Mais ce document permet d’observer des tendances et de fournir des indicateurs.