Biographies des auteurs océaniens

Qui sont les auteurs océaniens invités pour le SILO 2016 ?
Rencontre avec ces femmes et ces hommes, acteurs du monde littéraire dans le Pacifique.


Paul Wamo Taneisi, poète kanak de Nouvelle-Calédonie, petit caillou situé dans le plus grand et le plus oublié des Océans du Monde, allie l’écriture et l’oralité. Son rythme respire le groove de son île et les battements du Tout-Monde. Orateur engagé, généreux, son écriture et sa voix sont traversées par la nécessité urgente de Témoigner, de Lier, de Résister, c’est sa part d’universalité au grand banquet des Hommes qu’il offre à vivre ensemble.
Figure emblématique dans son pays, Paul WAMO Taneisi est un artiste hors catégorie. On a pu l’étiqueter slameur, poète, performer, mais en réalité, il échappe à toutes classifications. Auteur d’un recueil de poèmes, le pleurnicheur » (2005), d’un livre/cd « J’aime les mots » (2008), créateur /interprète de deux spectacles « Shok ?! » (2011) et « …EkoooO…» (2013) présenté au Musée du Quai Branly lors de l’exposition « Kanak,l’Art est une parole ». Le poète se lance cette fois-ci dans la production d’un EP « SOL ».


Née en 1937 à Wellington, en Nouvelle-Zélande, Patricia Grace est une figure fondatrice de la littérature maorie et une voix respectée au plan international.  Elle vit aujourd'hui à Plimmerton, sur les terres de ses ancêtres maoris, à proximité immédiate du marae (lieu sacré) de Hongoeka Bay. 

Patricia est l'auteure de sept romans, d'une série de cinq nouvelles et de plusieurs livres pour enfants. En Nouvelle-Zélande, son travail a été reconnu par des récompenses telles que la Médaille Deutz des oeuvres de fiction pour "Tu" en 2005, le prix de la meilleure fiction néo-zélandaise pour "Potiki" en 1987, le prix du meilleur livre pour enfant de l'année en 1982 pour "The Kuia and the Spider", et le prix Hubert Church récompensant le meilleur premier roman pour "Waiariki" en 1976. Patricia Grace a également reçu le prestigieux prix Neustadt. Elle est membre de l'ordre du mérite néo-zélandais.


Chantal T. Spitz est née à Tahiti en 1954. Son premier roman, "L’île des rêves écrasés", premier roman tahitien publié, est édité en 1991 aux Éditions de la plage (réédition en 2003 aux éditions Au vent des îles). Il est salué en Polynésie française pour son écriture au rythme inspiré par l’oralité. "L’île des rêves écrasés" est également le premier roman tahitien traduit en anglais. Il paraît aux éditions Huia (Wellington, Nouvelle-Zélande) sous le titre de "Island of shattered dreams" dans une traduction de Jean Anderson. Chantal T. Spitz participe à l’aventure de la revue littéraire "Littérama’ohi" qui a débuté en 2001 et dont l’un des objectifs est de faire connaître la variété, la richesse et la spécificité des auteurs originaires de la Polynésie française. En 2002, elle a publié "Hombo", un texte qui restitue le douloureux témoignage de jeunes gens mis momentanément à l’écart de leur village à cause d'un mode de vie trop étranger à la tradition. "Pensées insolentes et inutiles, recueil réunissant quelques contributions à des colloques ou des revues et des écrits jusqu’ici dormant dans des cahiers ou griffonnés de-ci de-là", a paru aux éditions Te Ite en mai 2006.


Né en 1975 en Nouvelle-Calédonie au sein d'une famille vanuataise émigrée, Marcel Melthérorong fait ses études à Bourail avant de quitter le Caillou pour retrouver en 1994 ses racines. À son arrivée au Vanuatu, il ne parle ni le bichelamar ni la langue de Vao, le village de ses ancêtres à Mallicolo. Il se sent déraciné et entreprend alors une initiation linguistique et culturelle.
Au début des années 2000, il est recruté par le Centre Culturel du Vanuatu pour gérer durant deux ans un programme destiné aux jeunes. Il crée le Premier Festival des Arts de la Parole, et intervient depuis pour l’Alliance française dans la coordination d’événements culturels et artistiques d’envergure.
En 2007, il écrit son premier roman, "Tôghàn", publié aux éditions Alliance française du Vanuatu. Il s’agit du premier roman à avoir été écrit par un auteur vanuatais. "Tôghàn" évoque le souvenir d’années difficiles dans une sorte d’auto-fiction. Il s’agit d’une œuvre originale et sincère qui  dévoile, entre ombre et lumière, les aspirations d’une jeunesse océanienne en perte de repères.
Marcel est remarqué en 2007 par Jean-Marie Gustave Le Clézio, qui vient alors d’écrire "Raga, le Continent invisible", où il est question de l’île de Pentecôte en particulier. "Nagaemas", le second roman de Marcel, a paru en 2013.
 

Peter Sipeli est riche d'une expérience de plus de vingt ans dans le domaine de la médiation artistique, notamment en tant qu'animateur et défenseur de l'art oratoire et du slam aux Iles Fidji.
Peter a également fondé une association de promotion de la poésie qui s'appelle "The Poetry Shop" et dont le but est de faciliter l'émergence de nouveaux talents dans ce domaine. C'est par ailleurs un militant LGBT de premier plan, qui se sert du conte comme vecteur de sensibilisation. Peter est actuellement directeur d'un marché des arts de la rue et responsable d'un projet de promotion des thérapies artistiques. Il a commencé à écrire dès son adolescence : sa production littéraire explore l'identité sexuelle et la vie en milieu urbain des jeunes Océaniens d'aujourd'hui. C'est un slammeur passionné dont les prestations sont suivies par un public de plus en plus nombreux, et qui essaie de bâtir un cadre où d'authentiques voix locales pourront s'exprimer.