Les brèves du Pacifique

Les nouveaux chiffres de l'économie australienne sont très bons, mais les économistes ne sont pas d'accord sur leur interprétation.
La croissance australienne au premier trimestre 2016 a atteint 1.1%, le meilleur chiffre trimestriel depuis mars 2012... Requin: en Australie occidentale, un surfeur est toujours dans un état critique... En Papouasie Nouvelle-Guinée, les juges donnent partiellement raison aux étudiants contestaires.
L'économie australienne a le vent en poupe. Le pays a enregistré 3.1% de croissance entre mars 2015 et mars 2016. Mieux encore, la croissance au premier trimestre 2016 a atteint 1.1%, c'est le meilleur chiffre trimestriel depuis mars 2012. Pour Craig James, l'économiste en chef de la Commonwealth Bank, c'est une avalanche de bonnes nouvelles, entre autres: « Les exportations, le nombre de touristes, le prix des maisons, les ventes de voiture, les permis de construire, tous ces secteurs ont atteint des chiffres record. Et le taux de chômage est à son plus bas depuis deux ans et demi. » Et tout cela, c'est toujours grâce aux mines. L'Australie est sortie du boom de construction des mines, mais elle continue à bénéficier de l'exploitation des mines existantes. Moins optimiste que Craig James, Paul Dales, du cabinet de recherche économique Capital Economics, estime que l'Australie dépend trop des exportations de matières premières, et que c'est inquiétant. Il prédit un ralentissement de la croissance au cours de l'année. 
 
En Papouasie Nouvelle-Guinée, les juges donnent partiellement raison aux étudiants contestaires. Ils ne seront pas expulsés du campus de l'UPNG, l'université de Port-Moresby. Environ 5000 boycottent les cours depuis quatre semaines, et manifestent pour obtenir la démission du Premier ministre, Peter O'Neill, qui est accusé de détournement de fonds publics. La présidence de la faculté a d'abord fait venir la police sur le campus pour disperser les contestataires, puis elle a donné 48h aux étudiants pour quitter les lieux. Or environ 2400 d'entre eux vivent sur place, dans les dortoirs de l'université. Mercredi matin, la Cour nationale papoue a estimé que l'université était dans son droit quand elle a appelé la police et suspendu les cours pour tout le semestre. En revanche, les juges ont décidé que le délai de 48h était bien trop court et ils ont donc prolongé le sursis à la mesure d'expulsion des étudiants. Cette mesure fera d'ailleurs l'objet d'une révision judiciaire fin juin. 
 
Requin: en Australie occidentale, un surfeur est toujours dans un état critique. Mardi après-midi, Ben Gerring, âgé de 29 ans, surfait au large de la plage de Falcon, au sud de Perth, quand il a été attaqué par le requin, vraisemblablement un grand blanc. Le squale lui a arraché une jambe et le surfeur est amputé au-dessus du genou. La plage a été immédiatement fermée et les autorités de la pêche de l'état ont posé des filets à 200 mètres au large pour capturer le requin. Mercredi ellrs ont pris un requin de 4.2 mètres de long. Il est mort dans les filets. Les autorités de la pêche ont prélevé des échantillons sur le squale, l'ont mesuré, puis rejeté à la mer. Pour le moment on ne sait pas encore si c'est le requin qui a attaqué Ben Gerring. Quelques heures avant l'attaque à Falcon, un requin de 3.50 m de long avait été aperçu à 5km au sud, et signalé à la police maritime. Mais comme le squale croisait à 1.8 km au large de la côte, les autorités ne sont pas intervenues. Cependant, le porte-parole du département des pêcheries, Tony Cappelluti, a tenu à préciser que le dispositif d'alerte avait pleinement fonctionné. « Nous avons posté l'information sur le compte Twitter de Surf Live Saving et sur l'application Shark Smart (qui informe les surfeurs et baigneurs sur la présence de requins sur leurs plages)», a-t-il expliqué. La dernière attaque de requin en Australie occidentale date d'octobre.  
 
Dans le Top End, l'extrémité nord du Territoire du Nord, 30 enfants souffrent d'un taux de plomb anormalement élevé dans le sang. La cause serait les balles que les chasseurs mettent dans leurs fusils, qui contiennent de la grenaille de plomb. C'est en tout cas l'explication du Conseil des Terres du Nord, l'institution qui représente les propriétaires coutumiers du Top End. Selon le Conseil, le plomb contamine les marécages, et à terme, les riverains. Le président du conseil, Joe Morrison, demande donc aux autorités d'interdire les balles de plomb. Elles sont déjà illégales pour tous, à une exception près, les chasseurs aborigènes ont encore le droit de les utiliser pour tirer des oiseaux aquatiques, surtout des oies, sur leurs terres traditionnelles. Nigel Scullion, le ministre des Affaires indigènes, a émis des doutes sur le lien de cause à effet entre les balles de plomb et l'intoxication des enfants du Top End, rappelant qu'il faudrait trouver des forts taux de plomb dans les oies elles-mêmes, pour le prouver. Le ministère de la Santé testera prochainement la concentration en plomb de ce gibier.