Dans son premier grand discours de politique étrangère depuis son entrée en fonction en novembre 2023, Christopher Luxon a déclaré que la Nouvelle-Zélande ne pouvait plus vivre dans le "splendide isolement" que lui confère sa géographie. "La relance de notre politique étrangère doit être basée sur la collaboration avec des partenaires de longue date", a-t-il déclaré au Lowy Institute, un groupe de réflexion sur la politique étrangère à Sydney, en Australie.
La Chine, premier partenaire commercial
Il a affirmé que son pays chercherait à renforcer ses liens avec ses alliés traditionnels, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'OTAN et ses voisins du Pacifique comme ceux "que nous connaissons le mieux et avec lesquels nous avons de profondes relations de confiance".
Cette stratégie représente un changement notable, après des années de liens économiques plus étroits avec la Chine. Christopher Luxon a reconnu que la Chine restait le plus grand partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande et "un pays à l'influence incontestable". Mais, a-t-il ajouté, elle a des valeurs différentes, ce qui signifie "qu'il y a des questions sur lesquelles nous ne pouvons pas et ne voulons pas nous mettre d'accord".
Nous ne pouvons pas atteindre la prospérité sans sécurité.
Christopher Luxon, Premier ministre de la Nouvelle-Zélande
Cyber-attaque
En mars, Wellington avait déclaré qu'un "groupe parrainé par l'État" chinois était à l'origine d'une cyberattaque malveillante en 2021, qui avait infiltré les systèmes informatiques sensibles du gouvernement. La Chine a rejeté les allégations de piratage informatique et a accusé les Néo-Zélandais d'être des marionnettes de Washington.
Esquissant des "changements tectoniques" dans la géopolitique régionale, Christopher Luxon a averti que la Nouvelle-Zélande devait être lucide quant au risque de conflit régional. "Nous ne pouvons pas atteindre la prospérité sans sécurité", a-t-il déclaré.
Une nouvelle politique de défense
"La Nouvelle-Zélande doit elle aussi être un participant et un contributeur, et non un spectateur intéressé", a-t-il souligné. Aussi, le Premier ministre a proposé une révision de la politique de défense qui devrait se concentrer sur le remplacement et la modernisation des capacités militaires du pays.
La Nouvelle-Zélande envisage également de participer aux efforts de l'Aukus visant à développer des technologies militaires avancées telles que l'intelligence artificielle, les drones sous-marins et les missiles hypersoniques. L'Aukus regroupe actuellement l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis.