Les brèves du Pacifique du 31 octobre 2016

Le cardinal Pell, à l'époque où il était l'archevêque de Sydney.
L'essentiel de l'actualité dans la région ce matin. On y parle de la commission d'enquête sur les crimes pédophiles, de la chasse à la baleine ou de la sauvegarde de la langue chamorro à Guam.

Le cardinal Pell n'a pas protégé de jeunes victimes de prêtres pédophiles dans la région de Melbourne, dans les années 1980.

Il avait pourtant suffisamment d'éléments en sa possession pour le pousser à agir, estiment les avocats qui travaillent pour la commission royale d'enquête sur les crimes pédophiles en Australie.
D'après eux, le chef des finances du Vatican aurait dû envisager de renvoyer le prêtre pédophile Peter Searson, ou, au moins, lancer une enquête. 
Lors de son audition devant la commission royale, en mars dernier, George Pell a déclaré qu'il avait été dupé, tenu dans l'ignorance par le Bureau de l'éducation catholique. « C'était un monde de crimes et de dissimulations », avait-il affirmé. 
 
 

L'Australie et la Nouvelle-Zélande crient victoire : la chasse à la baleine à des fins scientifiques sera plus strictement encadrée.

Décision prise par la Commission baleinière internationale. Mais l'adoption de cette résolution risque de ne pas changer grand-chose dans les faits : la résolution n'est pas juridiquement contraignante, et le Japon a déjà fait savoir qu'il se contenterait d'obéir « aux règles de la Convention internationale ».
Le Japon est le seul pays à pratiquer la chasse scientifique ; entre décembre 2015 et mars 2016, 333 cétacés ont été tués dans l'océan austral et le programme prévoit en tout près de 4 000 captures sur une période de douze ans. Pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande, comme pour de nombreux experts, les besoins de la recherche ne justifient pas de tuer des centaines de baleines chaque année. 
 
 

À Nauru, une personne est poursuivie pour avoir agressé sexuellement une petite fille de six ans, demandeuse d'asile envoyée dans l'île par l'Australie.

Comme le soulignent le Guardian et la radio nationale néo-zélandaise, malgré les nombreuses accusations de viols et d'agressions sexuelles rapportées, c'est, semble-t-il, la première fois qu'un tel cas sera jugé à Nauru. 
On ne sait pas si l'agression présumée a eu lieu dans ou en-dehors du centre de rétention australien. La jeune victime présumée, nommée M.U. dans un document officiel publié par l'Institut d'information juridique du Pacifique, ne témoignera pas devant la Cour, mais « dans un environnement moins impressionnant et moins stressant », d'après la juge Emma Garo. Elle a donc entendu les demandes de plusieurs membres du personnel médical et des services sociaux, qui ont fait état des multiples traumatismes subis par la petite fille : « M. est une enfant de six ans, qui a connu la séparation d'avec ses parents, la migration, la détention prolongée et une agression sexuelle présumée. »
 
 

Guam tente de sauver la langue chamorro.

Un programme d'immersion linguistique vient d'être approuvé par les autorités. À la rentrée prochaine, des cours seront donnés uniquement dans la langue indigène de l'île à une poignée d'élèves - leur nombre n'est pas encore arrêté, mais on parle d'une vingtaine d'enfants seulement, dans un premier temps. À terme, il devrait y avoir des écoles d'immersion en langue indigène, comme à Hawaï et en Nouvelle-Zélande.
Le chamorro est une langue officielle de Guam, avec l'anglais, mais il n'est plus parlé que par 18% de la population, et la plupart de ses locuteurs ont plus de 50 ans. 
 

 

En Australie, la générosité de 550 000 personnes a été mal récompensée.

Après avoir donné leur sang à la Croix-Rouge, leurs données personnelles ont fuité sur Internet. Des documents diffusés par un « utilisateur non-autorisé ». Ces fichiers permettent de connaître les adresses des donneurs, s'ils ont eu une opération ou un comportement sexuel à risque dans les mois précédant le don du sang, mais leurs « données médicales les plus personnelles et les résultats de leurs tests sanguins » n'ont pas été divulgués, assure la Croix-Rouge. 
C'est un expert en cybersécurité du Queensland, Troy Hunt, qui a donné l'alerte. Il parle d'« erreur humaine » et affirme que cela se reproduira : « On numérise de plus en plus de contenus, on prend donc le risque d'avoir des données exposées. »