Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure hors du Caillou ? Cette semaine, Davina Moss, DJ à Ibiza.
En devenant DJ par hasard, Davina a composé sa vie à l’image de sa musique : pleine de beats entraînants et de rencontres bienveillantes. Le coronavirus étant passé par là, c’est une nouvelle vie que la Calédonienne doit maintenant réinventer…
Si la Nouméenne découvre la musique à neuf ans– « une amie jouait du piano et j’ai trouvé ça fabuleux » - c’est vers une autre de ses passions qu’elle se tourne, le sport. Parachutiste aguerrie, grande runneuse, adepte des trails, Davina décide d’en faire son métier une fois le bac obtenu. Après deux ans passés dans un CREPS (Centre de Ressources, d’Expertise et de Performances Sportives) pour se former, la voilà professeure de fitness. L’occasion pour elle de combiner ses deux passions. « Je pouvais faire danser les gens et leur transmettre l’énergie de la musique. » En 2003, un voyage professionnel en Australie lui donne des envies d’ailleurs. L’aventure commence. À elle d’inventer sa nouvelle vie. Direction pour cela le Mexique. Avec pour seul bagage son sac à dos, la jeune femme de 24 ans rencontre des musiciens alors qu’elle visite le pays. « Ils faisaient de la musique électronique. Ça m’a passionné. J’ai décidé d’apprendre à composer, à utiliser un ordinateur. » Pari gagné pour la musicienne débutante. « J’ai bidouillé quelques trucs sur mon ordi. C’est devenu un gros hit à l’époque sur la scène électronique, c’était un morceau de psy trance. »
La carrière de DJ de Davina est lancée avant même qu’elle s’en rende compte. « Quatre mois plus tard, j’étais en train de mixer au Japon. » Nomade de la scène, la Calédonienne parcourt le monde pour mixer. « Voyageuse et musicienne, je ne m’y attendais pas du tout. » Cette période d’itinérance dure sept ans. Jusqu’à que Davina pose sa platine et ses valises à Ibiza. « Je mixais déjà pas mal à Barcelone et j’aimais la mentalité espagnole. À Ibiza, j’ai trouvé des gens super sympas, le beau temps, la mer. C’est comme en Calédonie excepté que c’est en Europe. Je suis une fille des îles, j’aime vivre sur une île, mais pour faire ce que je fais, il faut être en Europe. » La DJ réussit rapidement à se faire un nom et trouve son équilibre entre sa vie de maman et ses obligations professionnelles. Mais le coronavirus a bouleversé cette vie construite sur dix ans. Tout comme la France, l’Espagne a été durement frappée par la pandémie (NDLR : près de 29 000 morts au 18 juillet). « Le confinement a été très dur, très strict. Nous n’avions pas le droit de sortir de chez nous. La police contrôlait via des drones et des hélicoptères. L’île était entièrement fermée. Nous avons été confinés pendant huit semaines entières. » Surtout c’est toute l’économie de la nuit qui s’est effondrée. Comme en France, les boîtes de nuit n’ont pas rouvert. Très ferme dans ces mesures sanitaires, l’Espagne interdit les rassemblements de plus de vingt personnes et la danse est interdite.
Privée de son métier, privée de ses ressources financières, et ce pour une durée encore indéterminée, Davina ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. « Je vis au jour le jour. Je ne prévois plus rien. Pour l’instant le gouvernement espagnol aide ses travailleurs, mais jusqu’à quand ? Tout le monde attend. » La musicienne a décidé de ne pas se laisser abattre, de se réinventer. Elle qui avait l’habitude de faire des sets de techno dans des clubs de 5/6000 personnes jusqu’au bout de la nuit, la voilà mixant au coucher du soleil dans des bars à l’ambiance chill. « J’ai fait plein de live streaming aussi pendant le confinement. » Surtout la Calédonienne conserve et entretient son énergie incroyablement positive. « Tu dois te réinventer pour survivre, mais en te respectant, en respectant ceux qui t’entourent et la nature. Je suis sûre que c’est une phase d’apprentissage pour beaucoup de gens. » En attendant, dans quelques semaines, Davina réserve une belle surprise à ses fans : « montrer que la musique ne mourra jamais, pour donner du rêve aux gens ».
par ambre@lefeivre.com
Si la Nouméenne découvre la musique à neuf ans– « une amie jouait du piano et j’ai trouvé ça fabuleux » - c’est vers une autre de ses passions qu’elle se tourne, le sport. Parachutiste aguerrie, grande runneuse, adepte des trails, Davina décide d’en faire son métier une fois le bac obtenu. Après deux ans passés dans un CREPS (Centre de Ressources, d’Expertise et de Performances Sportives) pour se former, la voilà professeure de fitness. L’occasion pour elle de combiner ses deux passions. « Je pouvais faire danser les gens et leur transmettre l’énergie de la musique. » En 2003, un voyage professionnel en Australie lui donne des envies d’ailleurs. L’aventure commence. À elle d’inventer sa nouvelle vie. Direction pour cela le Mexique. Avec pour seul bagage son sac à dos, la jeune femme de 24 ans rencontre des musiciens alors qu’elle visite le pays. « Ils faisaient de la musique électronique. Ça m’a passionné. J’ai décidé d’apprendre à composer, à utiliser un ordinateur. » Pari gagné pour la musicienne débutante. « J’ai bidouillé quelques trucs sur mon ordi. C’est devenu un gros hit à l’époque sur la scène électronique, c’était un morceau de psy trance. »
La carrière de DJ de Davina est lancée avant même qu’elle s’en rende compte. « Quatre mois plus tard, j’étais en train de mixer au Japon. » Nomade de la scène, la Calédonienne parcourt le monde pour mixer. « Voyageuse et musicienne, je ne m’y attendais pas du tout. » Cette période d’itinérance dure sept ans. Jusqu’à que Davina pose sa platine et ses valises à Ibiza. « Je mixais déjà pas mal à Barcelone et j’aimais la mentalité espagnole. À Ibiza, j’ai trouvé des gens super sympas, le beau temps, la mer. C’est comme en Calédonie excepté que c’est en Europe. Je suis une fille des îles, j’aime vivre sur une île, mais pour faire ce que je fais, il faut être en Europe. » La DJ réussit rapidement à se faire un nom et trouve son équilibre entre sa vie de maman et ses obligations professionnelles. Mais le coronavirus a bouleversé cette vie construite sur dix ans. Tout comme la France, l’Espagne a été durement frappée par la pandémie (NDLR : près de 29 000 morts au 18 juillet). « Le confinement a été très dur, très strict. Nous n’avions pas le droit de sortir de chez nous. La police contrôlait via des drones et des hélicoptères. L’île était entièrement fermée. Nous avons été confinés pendant huit semaines entières. » Surtout c’est toute l’économie de la nuit qui s’est effondrée. Comme en France, les boîtes de nuit n’ont pas rouvert. Très ferme dans ces mesures sanitaires, l’Espagne interdit les rassemblements de plus de vingt personnes et la danse est interdite.
Privée de son métier, privée de ses ressources financières, et ce pour une durée encore indéterminée, Davina ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. « Je vis au jour le jour. Je ne prévois plus rien. Pour l’instant le gouvernement espagnol aide ses travailleurs, mais jusqu’à quand ? Tout le monde attend. » La musicienne a décidé de ne pas se laisser abattre, de se réinventer. Elle qui avait l’habitude de faire des sets de techno dans des clubs de 5/6000 personnes jusqu’au bout de la nuit, la voilà mixant au coucher du soleil dans des bars à l’ambiance chill. « J’ai fait plein de live streaming aussi pendant le confinement. » Surtout la Calédonienne conserve et entretient son énergie incroyablement positive. « Tu dois te réinventer pour survivre, mais en te respectant, en respectant ceux qui t’entourent et la nature. Je suis sûre que c’est une phase d’apprentissage pour beaucoup de gens. » En attendant, dans quelques semaines, Davina réserve une belle surprise à ses fans : « montrer que la musique ne mourra jamais, pour donner du rêve aux gens ».
par ambre@lefeivre.com