Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure hors du Caillou ? Cette semaine, Olé-Hassan Xulue, animateur socioculturel.
Kanak métissé Papou au riche passé familial. Calédonien engagé et militant, œuvrant pour le destin commun et l’avancement « d’un vivre et faire ensemble pour le pays ». Artiste dans l’âme pour qui « l’art est un moyen de faire passer un message et un levier pour l’humanité ». Animateur et médiateur décidé à créer du lien social et culturel. De par son parcours et son héritage, Olé-Hassan lie passé, présent et avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Son passé familial, Hassan l’assume totalement. Né d’un père issu du district du Wetr à Lifou et d’une mère originaire de Papouasie- Nouvelle-Guinée, le Calédonien grandit en étant « très marqué par l’histoire de sa famille ». « Elle s’est beaucoup engagée dans la politique, l’éducation et l’art. Je vibre de ça. » « Hassan est un prénom arabe. On me l’a donné en guise de souvenir alors que ma famille a vécu deux ans en Libye quand mon père travaillait pour le Front Uni de Libération Kanak (FULK). » Lui qui se définit comme « un enfant du monde » à « l’ancrage familial international » parle cinq langues et assume son multiculturalisme. Une richesse qui va lui permettre de trouver sa voie.
De retour au pays en 2015, Hassan devient responsable du département des spectacles vivants au Centre Culturel Tjibaou. Incité par ses proches et ses collègues à poursuivre ses études, le Calédonien obtient une bourse pour faire un master en médiation de l’éducation artistique et culturelle à Paris. Il travaille notamment sur les politiques linguistiques Kanak, Basque et Occitane comme vecteur de développement aux politiques publiques et culturelles, notamment dans les projets éducatifs alternatifs comme les Ikastola (écoles bilingues basques) et les Calandretas (écoles bilingues occitanes). « J’ai pu les comparer aux écoles populaires kanak et toute la politique éducative et culturelle calédonienne. Démontrer qu’il y avait d’autres manières de faire de la pédagogie. » Diplômé en juin 2019, Hassan travaille depuis avec la mairie de Saint-Martin de Seignanx (commune des Landes) comme animateur socioculturel. Le Kanak a déjà des projets pour s’investir plus que jamais dans l’avenir de son pays. « Je rêve de travailler au vice-rectorat pour contribuer au développement de l’EAC, c’est-à-dire l’éducation artistique et culturelle et apporter mon expertise en ingénierie de projet EAC. » Car il est en persuadé, c’est en créant du lien et en mutualisant les pensées que l’on avance.