Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Pablo Chevalier, installé au Sri Lanka.
Globe-trotteur depuis toujours, Pablo a fait de sa passion du voyage son métier. Installé au Sri Lanka, le Calédonien est responsable d’une agence de voyage locale.
« J’ai toujours aimé voyager. » Très jeune, celui dont l’enfance fut partagée entre la Côte Est et Nouméa, voyage beaucoup. « Lorsque j’avais sept ans, nous avons voyagé pendant huit mois à travers les États-Unis, le Mexique et le Guatemala. En Seconde, nous sommes partis vivre un an au Chili et pendant les vacances scolaires, nous découvrions l’Amérique latine dans une vieille 504. » De retour sur le Caillou, l’adolescent obtient son bac en 2003 au lycée de Poindimié sans toutefois savoir ce qu’il souhaite faire comme métier. Après deux mois et demi de road trip en Australie, il s’envole pour la métropole où il tente les concours des instituts d’études politiques avant de débuter une licence d’espagnol à Bordeaux. « J’ai arrêté lors de la première année car ce n’est pas ce que je voulais faire. » En 2005, il commence une licence de droit et sciences politiques à Lyon. Après avoir validé ses deux premières années, l’étudiant suit sa petite amie espagnole dans son pays à Almeria puis à Saragosse. « Je n’ai pas continué ma licence car je ne voyais pas de débouchés aux études que j’étais en train de faire, je n’y trouvais pas de sens. »
En Espagne, Pablo intègre l’entreprise de literie de sa belle-famille en tant que responsable logistique. « J’ai beaucoup appris à ce poste, j’avais pas mal de responsabilités et une position polyvalente. » Au bout de cinq ans, le Calédonien a toutefois des envies de changement mais la sévère crise économique qui touche le pays à l’époque l’en dissuade. Début 2015, il se sépare de sa compagne, « véritable détonateur de changement. » « Ca m’a décidé à tout plaquer niveau professionnel. » Installé dans le sud du pays, le jeune homme travaille pendant neuf mois comme assistant VIP dans un hôtel de luxe de Marbella. L’envie d’ailleurs le reprend rapidement toutefois. « Je voulais quitter l’Espagne, me confronter à un autre marché du travail et j’avais envie d’aventures. » Sur les conseils d’un ami Calédonien installé au Sri Lanka, Pablo postule dans une agence spécialisée dans le voyage sur mesure, Shanti Travel. « Dix jours après, j’avais le poste et je m’installais dans le pays en décembre 2016. »
Commercial, le jeune homme est chargé de développer le marché espagnol. Un heureux concours de circonstances pour lui. « Mon expérience dans l’hôtellerie m’avait plu, j’avais envie de connaître une autre facette du tourisme. Et puis j’ai toujours aimé le service et ce, dans toutes mes expériences pro. Satisfaire le client par rapport à ce que l’on propose, ça m’a toujours fait plaisir, ça me motive. Et le voyage en tant que produit, c’est merveilleux à vendre, c’est un produit ‘noble’. » Pablo gravit rapidement les échelons. Responsable des ventes au bout de quelques mois, il devient un an plus tard directeur d’agence, gérant une trentaine de collaborateurs. Riche de ses expériences passées, Pablo a enfin trouvé sa place. « J’ai envie de continuer à faire ça, c’est un poste riche où l’on touche à tout, c’est un bel apprentissage dans le secteur du tourisme. » Le trentenaire n’en oublie pas moins la Nouvelle-Calédonie. « J’aimerais ouvrir un Boutique Hôtel, avoir ma propre structure. Ca fait partie de mes rêves depuis longtemps. »
par ambre@lefeivre.com Il y a une semaine le Sri Lanka connaissait une vague d’attentats particulièrement meurtrière. Les attaques ont visé trois hôtels de luxe de Colombo, la capitale. Des églises ont également été touchées alors que les fidèles participaient à la messe de Pâques. Des attentats kamikazes revendiqués par Daesh.
Étiez-vous présent au moment des attaques ?
"Non, je n’étais pas présent mais j’ai été en contact avec mes collègues toute la semaine."
Que ressentez-vous ?
"Il n’y pas de mots pour décrire ce qui s’est passé. J’aurais pu être dans un de ces hôtels de luxe pour prendre le brunch de Pâques."
Vous attendiez-vous à ce type d’attaques (menaces, climat d’insécurité) ?
"Non pas du tout. On a été surpris car au Sri Lanka, les quatre religions (bouddhistes, hindouistes, musulmans et chrétiens ndlr) cohabitent depuis des siècles. Il y a des extrémistes mais on ne ressent pas de tensions religieuses. Malheureusement Daesh frappe où il peut, quand il peut, je pense qu’ils ont saisi une opportunité pour tuer des innocents."
Pensez-vous que le Sri Lanka va se relever de cette épreuve ?
"Oui. Le pays s’est relevé d’une guerre civile, les habitants veulent un pays stable et des gens heureux. Les mesures de sécurité vont être renforcées."
Quel va être l’impact sur le tourisme ?
"Il est un peu tôt pour avoir une analyse de ce qu’il va se passer. En tant que professionnels du tourisme, on regarde les précédents de ce qui s’est passé à Nice, Paris, en Tunisie. On fait en sorte que les voyageurs ne cèdent pas à la panique. Ca dépend des mesures sécuritaires prises également. Mais on est réalistes, on pense qu’il va y avoir une baisse marquée pour cette année. En tout cas, le meilleur moyen d’aider le Sri Lanka est de ne pas céder à la panique et de continuer à visiter ce beau pays."
Quelles mesures a pris votre agence ?
"Nous rassurons nos voyageurs, nous les maintenons informés et nous assurons leur sécurité en suivant strictement les recommandations des autorités sri lankaises, du Quai d’Orsay et des ministères des affaires étrangères des autres pays. Ainsi cette semaine, on a modifié nos itinéraires, on a évité la capitale, on est arrivé plus tôt à l’aéroport."
« J’ai toujours aimé voyager. » Très jeune, celui dont l’enfance fut partagée entre la Côte Est et Nouméa, voyage beaucoup. « Lorsque j’avais sept ans, nous avons voyagé pendant huit mois à travers les États-Unis, le Mexique et le Guatemala. En Seconde, nous sommes partis vivre un an au Chili et pendant les vacances scolaires, nous découvrions l’Amérique latine dans une vieille 504. » De retour sur le Caillou, l’adolescent obtient son bac en 2003 au lycée de Poindimié sans toutefois savoir ce qu’il souhaite faire comme métier. Après deux mois et demi de road trip en Australie, il s’envole pour la métropole où il tente les concours des instituts d’études politiques avant de débuter une licence d’espagnol à Bordeaux. « J’ai arrêté lors de la première année car ce n’est pas ce que je voulais faire. » En 2005, il commence une licence de droit et sciences politiques à Lyon. Après avoir validé ses deux premières années, l’étudiant suit sa petite amie espagnole dans son pays à Almeria puis à Saragosse. « Je n’ai pas continué ma licence car je ne voyais pas de débouchés aux études que j’étais en train de faire, je n’y trouvais pas de sens. »
En Espagne, Pablo intègre l’entreprise de literie de sa belle-famille en tant que responsable logistique. « J’ai beaucoup appris à ce poste, j’avais pas mal de responsabilités et une position polyvalente. » Au bout de cinq ans, le Calédonien a toutefois des envies de changement mais la sévère crise économique qui touche le pays à l’époque l’en dissuade. Début 2015, il se sépare de sa compagne, « véritable détonateur de changement. » « Ca m’a décidé à tout plaquer niveau professionnel. » Installé dans le sud du pays, le jeune homme travaille pendant neuf mois comme assistant VIP dans un hôtel de luxe de Marbella. L’envie d’ailleurs le reprend rapidement toutefois. « Je voulais quitter l’Espagne, me confronter à un autre marché du travail et j’avais envie d’aventures. » Sur les conseils d’un ami Calédonien installé au Sri Lanka, Pablo postule dans une agence spécialisée dans le voyage sur mesure, Shanti Travel. « Dix jours après, j’avais le poste et je m’installais dans le pays en décembre 2016. »
Commercial, le jeune homme est chargé de développer le marché espagnol. Un heureux concours de circonstances pour lui. « Mon expérience dans l’hôtellerie m’avait plu, j’avais envie de connaître une autre facette du tourisme. Et puis j’ai toujours aimé le service et ce, dans toutes mes expériences pro. Satisfaire le client par rapport à ce que l’on propose, ça m’a toujours fait plaisir, ça me motive. Et le voyage en tant que produit, c’est merveilleux à vendre, c’est un produit ‘noble’. » Pablo gravit rapidement les échelons. Responsable des ventes au bout de quelques mois, il devient un an plus tard directeur d’agence, gérant une trentaine de collaborateurs. Riche de ses expériences passées, Pablo a enfin trouvé sa place. « J’ai envie de continuer à faire ça, c’est un poste riche où l’on touche à tout, c’est un bel apprentissage dans le secteur du tourisme. » Le trentenaire n’en oublie pas moins la Nouvelle-Calédonie. « J’aimerais ouvrir un Boutique Hôtel, avoir ma propre structure. Ca fait partie de mes rêves depuis longtemps. »
par ambre@lefeivre.com Il y a une semaine le Sri Lanka connaissait une vague d’attentats particulièrement meurtrière. Les attaques ont visé trois hôtels de luxe de Colombo, la capitale. Des églises ont également été touchées alors que les fidèles participaient à la messe de Pâques. Des attentats kamikazes revendiqués par Daesh.
Étiez-vous présent au moment des attaques ?
"Non, je n’étais pas présent mais j’ai été en contact avec mes collègues toute la semaine."
Que ressentez-vous ?
"Il n’y pas de mots pour décrire ce qui s’est passé. J’aurais pu être dans un de ces hôtels de luxe pour prendre le brunch de Pâques."
Vous attendiez-vous à ce type d’attaques (menaces, climat d’insécurité) ?
"Non pas du tout. On a été surpris car au Sri Lanka, les quatre religions (bouddhistes, hindouistes, musulmans et chrétiens ndlr) cohabitent depuis des siècles. Il y a des extrémistes mais on ne ressent pas de tensions religieuses. Malheureusement Daesh frappe où il peut, quand il peut, je pense qu’ils ont saisi une opportunité pour tuer des innocents."
Pensez-vous que le Sri Lanka va se relever de cette épreuve ?
"Oui. Le pays s’est relevé d’une guerre civile, les habitants veulent un pays stable et des gens heureux. Les mesures de sécurité vont être renforcées."
Quel va être l’impact sur le tourisme ?
"Il est un peu tôt pour avoir une analyse de ce qu’il va se passer. En tant que professionnels du tourisme, on regarde les précédents de ce qui s’est passé à Nice, Paris, en Tunisie. On fait en sorte que les voyageurs ne cèdent pas à la panique. Ca dépend des mesures sécuritaires prises également. Mais on est réalistes, on pense qu’il va y avoir une baisse marquée pour cette année. En tout cas, le meilleur moyen d’aider le Sri Lanka est de ne pas céder à la panique et de continuer à visiter ce beau pays."
Quelles mesures a pris votre agence ?
"Nous rassurons nos voyageurs, nous les maintenons informés et nous assurons leur sécurité en suivant strictement les recommandations des autorités sri lankaises, du Quai d’Orsay et des ministères des affaires étrangères des autres pays. Ainsi cette semaine, on a modifié nos itinéraires, on a évité la capitale, on est arrivé plus tôt à l’aéroport."