Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Sarah Urben, créatrice de chaussures de danse.
Il y a deux ans, Sarah a fait un pas de côté. Au sens propre comme au figuré. Psychologue et amoureuse des danses à deux depuis des années, elle a mis sa vie entre parenthèses en Nouvelle-Calédonie pour tenter un projet complètement fou : créer sa propre marque de chaussures de danse.
La danse, c’est une passion qui l’habite depuis ses 13 ans. A l’époque, c’est aux bras de son oncle que l’adolescente découvre la valse, le rock ou encore la salsa. « J’ai trouvé que danser à deux avait quelque chose de rassurant. Et puis pour moi, danser est un espace d’évacuation et de gestion des émotions. » Sa passion restant un loisir, la Calédonienne choisit de devenir psychologue au sortir du lycée. « Il y avait des choses que j’avais besoin de comprendre dans ma vie. Ce besoin de comprendre m’a rendu sensible à la souffrance de l’autre. » Pour se faire, la Nouméenne obtient une licence puis un master en psychologie clinique, en psychopathologie et en santé mentale à Montpellier. « Ma spécialité est celle qui permet de recevoir en cabinet. » En plus d’un diplôme, ses études en métropole lui permettent de découvrir de nouvelles danses. « J’ai pu m’améliorer et aller plus loin dans ma manière de danser. » La jeune femme prend surtout goût à la kizomba, une danse très sensuelle et technique originaire d’Angola. « C’est une danse enivrante, presque addictive. » Danse qu’elle pratique assidûment dès son retour sur le Caillou en 2015. Soirées dédiées, leçons, spectacles, Sarah se donne à fond en parallèle de sa vie professionnelle.
Rapidement, la jeune femme constate que sa taille l’empêche d’être en totale osmose avec ses partenaires de danse. « Quand je mettais mes chaussures de danse, toutes à talons, j’étais plus grande qu’eux. J’ai cherché des paires à petits talons ou à talons plats mais impossible d’en trouver, y compris en Australie ou en France. » C’est comme ça que la jeune femme commence à imaginer puis à crayonner les chaussures de danse de ses rêves. Une idée qui prend de plus en plus de place dans sa vie. A 28 ans, Sarah décide de se lancer. « J’ai voulu partir en métropole pour suivre une formation en art thérapie. C’est un autre moyen de travailler avec le patient, pour les gens qui ont du mal avec la parole. Et j’ai voulu débuter ce projet de marque de chaussures à talons plats de danse. Je voyais mes 30 ans arriver et je me suis dit que c’était maintenant que je pouvais me lancer dans une aventure un peu folle. » Arrivée en région parisienne en octobre 2018, Sarah jongle entre sa formation, un travail à mi-temps auprès d’associations d’aide sociale à l’enfance et son fameux projet. Avec ses économies personnelles, Sarah part à la chasse aux informations – comment lancer sa marque ? comment créer des chaussures en France ? – avant de démarcher une styliste – nécessaire pour concrétiser ses idées de modèles - puis une usine. « Cela fut très difficile car j’ai eu beaucoup de mépris, je me suis pris pas mal de râteaux. Les tanneurs ne sont pas intéressés par une marque débutante. » Une usine à Valence spécialisée dans la personnalisation de chaussures accepte finalement de lui fabriquer plusieurs dizaines de paires. L’étape qui lui permet alors d’envisager la commercialisation.
Conseillée par la CCI de Bobigny, Sarah dépose le nom de sa marque – LILIBOO- , établie une stratégie commerciale, prend une activité d’autoentrepreneur et lance ses réseaux sociaux. Fin 2019, voilà la Calédonienne fin prête. Elle, qui comptait vendre lors de festivals dédiés et de grosses soirées, voit sa stratégie mise à mal à cause des grèves des transports en commun puis de la crise sanitaire. « Sur les trois soirées que j’ai faites, deux se sont tenues alors qu’il n’y avait quasiment personne. » « J’ai tout de même pu avoir mes premiers retours clients. Les avis étaient très variés. Certains trouvaient cela trop différent de ce qu’ils connaissaient, d’autres ont aimé ces chaussures à plat, d’autres m’ont dit de les faire en chaussures de ville. » L’arrivée du confinement permet à Sarah de faire le bilan de cette aventure, pour le moins chamboulée. « J’ai décidé de rentrer en Nouvelle-Calédonie début 2021. J’ai obtenu ma certification en art thérapie en mars 2020. Mon projet de chaussures de danse n’a jamais été pour moi le début d’une nouvelle vie professionnelle. J’ai toujours pensé que je serais et resterais dans la partie création. » Actuellement, la jeune femme cherche un repreneur ou un associé qui partage ses valeurs. « Du made in France, de la consommation durable et de l’écoresponsable. » « J’ai envie d’amener ce que j’ai créé le plus loin possible avec des gens qui ont les meilleures intentions. »
par ambre@lefeivre.com
La danse, c’est une passion qui l’habite depuis ses 13 ans. A l’époque, c’est aux bras de son oncle que l’adolescente découvre la valse, le rock ou encore la salsa. « J’ai trouvé que danser à deux avait quelque chose de rassurant. Et puis pour moi, danser est un espace d’évacuation et de gestion des émotions. » Sa passion restant un loisir, la Calédonienne choisit de devenir psychologue au sortir du lycée. « Il y avait des choses que j’avais besoin de comprendre dans ma vie. Ce besoin de comprendre m’a rendu sensible à la souffrance de l’autre. » Pour se faire, la Nouméenne obtient une licence puis un master en psychologie clinique, en psychopathologie et en santé mentale à Montpellier. « Ma spécialité est celle qui permet de recevoir en cabinet. » En plus d’un diplôme, ses études en métropole lui permettent de découvrir de nouvelles danses. « J’ai pu m’améliorer et aller plus loin dans ma manière de danser. » La jeune femme prend surtout goût à la kizomba, une danse très sensuelle et technique originaire d’Angola. « C’est une danse enivrante, presque addictive. » Danse qu’elle pratique assidûment dès son retour sur le Caillou en 2015. Soirées dédiées, leçons, spectacles, Sarah se donne à fond en parallèle de sa vie professionnelle.
Rapidement, la jeune femme constate que sa taille l’empêche d’être en totale osmose avec ses partenaires de danse. « Quand je mettais mes chaussures de danse, toutes à talons, j’étais plus grande qu’eux. J’ai cherché des paires à petits talons ou à talons plats mais impossible d’en trouver, y compris en Australie ou en France. » C’est comme ça que la jeune femme commence à imaginer puis à crayonner les chaussures de danse de ses rêves. Une idée qui prend de plus en plus de place dans sa vie. A 28 ans, Sarah décide de se lancer. « J’ai voulu partir en métropole pour suivre une formation en art thérapie. C’est un autre moyen de travailler avec le patient, pour les gens qui ont du mal avec la parole. Et j’ai voulu débuter ce projet de marque de chaussures à talons plats de danse. Je voyais mes 30 ans arriver et je me suis dit que c’était maintenant que je pouvais me lancer dans une aventure un peu folle. » Arrivée en région parisienne en octobre 2018, Sarah jongle entre sa formation, un travail à mi-temps auprès d’associations d’aide sociale à l’enfance et son fameux projet. Avec ses économies personnelles, Sarah part à la chasse aux informations – comment lancer sa marque ? comment créer des chaussures en France ? – avant de démarcher une styliste – nécessaire pour concrétiser ses idées de modèles - puis une usine. « Cela fut très difficile car j’ai eu beaucoup de mépris, je me suis pris pas mal de râteaux. Les tanneurs ne sont pas intéressés par une marque débutante. » Une usine à Valence spécialisée dans la personnalisation de chaussures accepte finalement de lui fabriquer plusieurs dizaines de paires. L’étape qui lui permet alors d’envisager la commercialisation.
Conseillée par la CCI de Bobigny, Sarah dépose le nom de sa marque – LILIBOO- , établie une stratégie commerciale, prend une activité d’autoentrepreneur et lance ses réseaux sociaux. Fin 2019, voilà la Calédonienne fin prête. Elle, qui comptait vendre lors de festivals dédiés et de grosses soirées, voit sa stratégie mise à mal à cause des grèves des transports en commun puis de la crise sanitaire. « Sur les trois soirées que j’ai faites, deux se sont tenues alors qu’il n’y avait quasiment personne. » « J’ai tout de même pu avoir mes premiers retours clients. Les avis étaient très variés. Certains trouvaient cela trop différent de ce qu’ils connaissaient, d’autres ont aimé ces chaussures à plat, d’autres m’ont dit de les faire en chaussures de ville. » L’arrivée du confinement permet à Sarah de faire le bilan de cette aventure, pour le moins chamboulée. « J’ai décidé de rentrer en Nouvelle-Calédonie début 2021. J’ai obtenu ma certification en art thérapie en mars 2020. Mon projet de chaussures de danse n’a jamais été pour moi le début d’une nouvelle vie professionnelle. J’ai toujours pensé que je serais et resterais dans la partie création. » Actuellement, la jeune femme cherche un repreneur ou un associé qui partage ses valeurs. « Du made in France, de la consommation durable et de l’écoresponsable. » « J’ai envie d’amener ce que j’ai créé le plus loin possible avec des gens qui ont les meilleures intentions. »
par ambre@lefeivre.com