Un chômage stable qui touche surtout les jeunes

Un taux de chômage de près de 12%, stable sur un an. Il est inférieur à celui de tout l’Outre-mer français, mais reste plus élevé chez les jeunes et chez les kanak. C’est l’un des enseignements de l’enquête sur les forces de travail en Nouvelle-Calédonie.
L’enquête sur les forces de travail en Nouvelle-Calédonie fait état d’un taux de chômage de 11,9% en 2018, stable sur un an.  Un taux inférieur à celui des autres territoires et départements français d’Outre-mer . Cette enquête a été réalisée auprès de personnes en âge de travailler, de 15 à 64 ans.

Hausse du nombre d’inactifs

L’enquête note une baisse du taux d’activité liée surtout à l’augmentation du nombre d’inactifs c'est-à-dire retraités, étudiants, hommes ou femmes au foyer . En Nouvelle-Calédonie, les départs à la retraite sont souvent plus précoces notamment dans la fonction publique. 
Dans la population active, il y a les 111 000 personnes qui occupent un emploi (soit 51% des plus de quinze ans) et les 15 000 chômeurs, plus 10 300 inactifs  qui ne remplissent pas les critères définis par le Bureau International du Travail mais qui recherchent pourtant un emploi. La Calédonie compte donc en fait 25 000 personnes qui recherchent un emploi, soit 13% de la population.
 

Plus de chômage chez les jeunes et chez les kanak

Le taux de chômage des jeunes est en progression et les kanak sont moins présents sur le marché du travail.« La population kanak a un taux de chômage de 18 %, à comparer aux 11,9 de la population entière. Çà s’explique parce que la population kanak est plutôt moins diplômée et plutôt plus jeune que la population générale » explique Olivier Fagnot, directeur de l’ISEE, (institut de la statistique et des études économiques de Nouvelle-Calédonie).
 

Plus de jeunes en formation

Face à ce constat, quelles sont les solutions ?
« On a restructuré complètement la formation professionnelle, on a développé l’alternance. Je crois qu’aujourd’hui, ce qu’il nous faut, c’est avoir davantage de personnes en formation pour pouvoir corriger cette aggravation de trois points due au chômage chez les jeunes » explique Philippe Martin, directeur de la formation professionnelle continue. « Aujourd’hui, on est à la croisée des chemins, on a fait tout ce qui nous était possible de faire pour rationaliser l’écosystème de la formation professionnelle. Là, il faut absolument que nous puissions trouver les moyens d’augmenter le nombre de personnes en formation, et surtout de jeunes diplômés qui puissent s’insérer professionnellement de manière qualitative et perenne. »  
25 000 personnes soit 13% de la population calédonienne recherchent un emploi.
 

Comparer aux autres pays

Une troisième enquête sur les forces de travail en Nouvelle-Calédonie est en cours. Magda Bonal-Turaud, directrice du Travail et de l’Emploi insiste sur l’intérêt pour la Nouvelle-Calédonie de se doter d’outils fiables pour analyser ce marché.
« C’est nécessaire, et çà fait partie des outils qu’on veut développer pour pouvoir mieux apprécier l’impact des politiques publiques et avoir des éléments objectifs d’appréciation de la qualité du marché du travail en Nouvelle-Calédonie comparé aux autres pays ».
A suivre, le reportage de Brigitte Whaap et Cédric Michaut  
©nouvellecaledonie


Retrouvez ci-dessous l’enquête de l’ISEE