Chute du gouvernement Barnier : à quelles conséquences politiques doit-on s'attendre en Nouvelle-Calédonie ?

Gil Brial, Aloisio Sako et Philippe Dunoyer
La chute du gouvernement Barnier inquiète les décideurs calédoniens. En l'absence de gouvernement national, les discussions sur l'avenir institutionnel du Caillou pourront-elles se poursuivre sereinement ? Réponse d'élus du Congrès calédonien.

À 17 000 kilomètres de distance, le coup de tonnerre politique pourrait résonner jusqu’en Nouvelle-Calédonie. Avec la chute du gouvernement, la reprise des discussions institutionnelles risque de subir de sérieux ralentissements.

"Nous avons déjà commencé à parler entre nous, détaille Aloisio Sako, élu du groupe UC-FLNKS et Nationalistes. Sauf que le FLNKS souhaite privilégier la discussion avec l'état colonisateur. Tout le monde est inquiet, dans le doute, alors plus vite un nouveau gouvernement sera en place, plus vite les choses vont avancer."

Un référent à Paris

Une opinion partagée par les non-indépendantistes, pour qui le rôle de l’État sera déterminant dans les négociations à venir.

"On ne peut pas avancer à deux, il faut avancer à trois. On a besoin d'avoir un interlocuteur, au niveau de l’État, qui suit le dossier calédonien, explique Gil Brial, élu de l'intergroupe les Loyalistes. Quand un gouvernement tombe, on perd ces interlocuteurs là, et c'est ça qui est compliqué pour nous. On va continuer à avancer au niveau local, mais on va faire pression pour avoir rapidement le nom d'une personne qui soit notre référent à Paris."

Les présidents de chambre en relai

En l’absence de gouvernement, certains regards se tournent également vers la mission de dialogue menée par les présidents des deux chambres parlementaires qui pourrait assurer une forme de continuité.

"Je rappelle que monsieur Larcher et madame Braun-Pivet ont mis à disposition leurs groupes de contacts sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, qu'ils vont rencontrer la délégation qui est en ce moment à Paris, pour justement avoir connaissance de la volonté collective des groupes politiques. Aujourd'hui, elle est claire, assure Philippe Dunoyer, élu du groupe Calédonie Ensemble. Tous disent : 'on est d'accord pour commencer les discussions'. C'est quand même un point positif. Il faudra, le plus vite possible, qu'on ait également un appui et un relai au sein du gouvernement."

    Un relai d’autant plus urgent que le temps presse. L’accord global doit être trouvé d’ici avril au plus tard pour être applicable avant les prochaines élections provinciales.