A ce jour les quatre langues régionales enseignées correspondant à des aires coutumières sont le drehu, le nengone, le paiciî et le ajië.
Leur apprentissage est initié au primaire, approfondi tout au long du collège jusqu’au bac, et peut se poursuivre en licence jusqu’au CAPES.
La réflexion aujourd’hui se porte sur le développement des langues kanak des quatre autres aires coutumières restantes : Iaai, Hoot Ma Whaap, Drubea et Xârâcùù.
Une meilleure réussite scolaire
L’enjeu : consolider le lien entre sphère familiale et éducative pour la réussite scolaire des enfants. Car selon l’observatoire de la réussite éducative, en 2014, le nombre de kanak non diplômés est quatre fois plus important que celui des européens.
Autre lien à consolider, celui du suivi pédagogique entre le collège et le lycée, qui pourrait être un élément parmi d’autres pour lutter contre le décrochage scolaire.
Selon le vice-rectorat, chaque année, quelques 600 décrocheurs, à plus de 80 % d’origine mélanésienne, quittent le système scolaire sans qualification.
Harmoniser les politiques d’enseignement
Il y a donc nécessité d’harmoniser les politiques d’enseignement des trois provinces.
"Le débat n’est plus sur l’utilité et la légitimité de l’enseignement des langues kanak dans les provinces, le combat doit se trouver dans la manière d’harmoniser le système éducatif entre les provinces, entre ce qui a été fait dans les provinces, et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie" souligne Weniko Ihagé, le directeur de l'Académie des langues kanak.
Tout ce travail de réflexion a été formalisé lors du colloque sur les langues kanak qui s’est tenu la semaine dernière, durant quatre jours au lycée Jules Garnier.
Une publication est attendue. Elle servira de feuille de route à la fois pour le 17e gouvernement et les provinces comme pour les états généraux du multilinguisme dans les Outre-mer qui se tiendront en octobre à la Réunion.
Weniko Ihagé, au micro de Nadine Goapana :
langues kanak itw Ihagé