Le Fiaf, le fonds interprofessionnel d’Assurance Formation, une association qui accompagne les entreprises, a demandé un diagnostic sur l'illettrisme en entreprise. La dernière étude d’IVQ sur le sujet date de 2013 : un Calédonien sur cinq était en situation d’illettrisme.
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« Déjà, il faut avoir le courage de le dire, parce qu’on va dévoiler notre identité, notre manière de travailler, et c’est vrai que parfois, il y a des portes qui se ferment et c’est vraiment douloureux ».
Yvonne Alikie fait partie de ces salariés en situation d’illettrisme. Après avoir arrêté l’école à l’âge de 8 ans, elle a appris les bases en lisant la bible en drehu et en français pour se familiariser avec la langue et l’écriture. Aujourd’hui à 42 ans, elle est aide-maternelle dans une crèche, elle a réussi à obtenir son CAP Petite enfance grâce à des cours à la Croix Rouge. Prochain objectif pour Yvonne, passer le Bac professionnel.
Si aujourd’hui, elle assume son illettrisme, çà n’a pas toujours été le cas. Yvonne s’est tue pour éviter les moqueries : « Oui, je l’ai caché. Quand je travaillais sur l’îlot Maître, j’étais serveuse et je faisais de tête. (…) J’avais des petites techniques pour ne pas montrer que je suis dans ce problème là. Jamais personne n’a su. »
« Aujourd’hui, le repérage est quelque chose qui pose problème et c’est pour çà que c’est une partie importante de notre diagnostic » explique Stéphanie Cano, conseillère formation au Fiaf. « On travaille sur des outils de repérage qui seront à destination des employeurs pour mieux identifier ces situations d’illettrisme et pouvoir parler avec la personne de façon bienveillante et de façon adaptée pour ne pas la braquer et pointer du doigt des faiblesses mais plutôt partir justement des forces de cette personne pour pouvoir adapter ensuite la remédiation derrière ».
« 70 % des entreprises n’ont jamais été sensibilisées à la question de l’illettrisme et 61% de ces entreprises reconnaissent que la compréhension des consignes, qu’elles soient orales ou écrites, peuvent poser des difficultés, en termes de sécurité notamment. Çà représente un frein au développement des compétences du salarié bien sûr, mais aussi à une échelle plus globale, de l’entreprise elle-même » rappelle Stéphanie Cano.
Un atelier est prévu réunissant différents partenaires : Les entreprises, la Croix Rouge, le Vice-rectorat et les institutions, pour prendre à bras le corps le phénomène de l’illettrisme au travail.
Retrouvez ci-dessous la synthèse du rapport du Fiaf :
Et le rapport complet :
Yvonne Alikie fait partie de ces salariés en situation d’illettrisme. Après avoir arrêté l’école à l’âge de 8 ans, elle a appris les bases en lisant la bible en drehu et en français pour se familiariser avec la langue et l’écriture. Aujourd’hui à 42 ans, elle est aide-maternelle dans une crèche, elle a réussi à obtenir son CAP Petite enfance grâce à des cours à la Croix Rouge. Prochain objectif pour Yvonne, passer le Bac professionnel.
Si aujourd’hui, elle assume son illettrisme, çà n’a pas toujours été le cas. Yvonne s’est tue pour éviter les moqueries : « Oui, je l’ai caché. Quand je travaillais sur l’îlot Maître, j’étais serveuse et je faisais de tête. (…) J’avais des petites techniques pour ne pas montrer que je suis dans ce problème là. Jamais personne n’a su. »
Illettrisme itw Yvonne Alikie
Repérer pour remédier
Le Fiaf s’est saisi du problème de l’illettrisme au travail. Dans sa démarche, aider les entreprises à faire un état des lieux du phénomène pour pouvoir accompagner le salarié concerné.« Aujourd’hui, le repérage est quelque chose qui pose problème et c’est pour çà que c’est une partie importante de notre diagnostic » explique Stéphanie Cano, conseillère formation au Fiaf. « On travaille sur des outils de repérage qui seront à destination des employeurs pour mieux identifier ces situations d’illettrisme et pouvoir parler avec la personne de façon bienveillante et de façon adaptée pour ne pas la braquer et pointer du doigt des faiblesses mais plutôt partir justement des forces de cette personne pour pouvoir adapter ensuite la remédiation derrière ».
Un frein au développement du salarié et de l’entreprise
Le fonds interprofessionnel aura fort à faire. En dix ans, l’illettrisme n’a jamais été la priorité des entreprises. La dernière étude sur le sujet date d’il y a six ans avec 20% de Calédoniens en situation d’illettrisme en entreprise.« 70 % des entreprises n’ont jamais été sensibilisées à la question de l’illettrisme et 61% de ces entreprises reconnaissent que la compréhension des consignes, qu’elles soient orales ou écrites, peuvent poser des difficultés, en termes de sécurité notamment. Çà représente un frein au développement des compétences du salarié bien sûr, mais aussi à une échelle plus globale, de l’entreprise elle-même » rappelle Stéphanie Cano.
Un atelier est prévu réunissant différents partenaires : Les entreprises, la Croix Rouge, le Vice-rectorat et les institutions, pour prendre à bras le corps le phénomène de l’illettrisme au travail.
Retrouvez ci-dessous la synthèse du rapport du Fiaf :
Et le rapport complet :
Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :