Outre-mer 1ère a pris connaissance de la note analysant le projet de reprise de l’usine et de la mine de Goro déposée par la société minière calédonienne Sofinor et le métallurgiste Korea Zinc. Une offre "peu documentée" et "floue" selon les experts financiers de Bercy.
Il a été transmis au Ministre des Outre-mer, le 29 octobre, une offre portée par la Sofinor et Korea Zinc en vue de la reprise du grand complexe industriel calédonien. Ces documents sont les premiers portés à la connaissance de l’Etat dans le processus de cession en cours. L’analyse de l'offre a été diligentée par les experts de la direction du Trésor de Bercy car le gouvernement et les contribuables français sont mis à contribution pour le financement du projet Lucy, essentiel pour la protection de l’environnement de l'usine du Sud. Un investissement de prés de 90 millions d'euros (10 milliards de francs Pacifique) qui constitue un nouvel effort de la France pour la Nouvelle-Calédonie dans un contexte budgétaire particulièrement tendu, en raison de la seconde vague de Covid.
Les documents transmis concernant l’offre portée par Sofinor-Korea Zinc sont ensuite qualifiés de "peu développés (…) aucun modèle financier approfondi n’a été transmis ni aucun chiffrage précis pour le montant des emplois et des ressources" poursuit la note d’analyse de Bercy.
Cette note, à l'attention des cabinets ministériels concernés, ne préjuge pas de la position du gouvernement français. Il n'est pas directement concerné par le dossier qui relève des compétences calédoniennes, même si à Paris on le suit trés attentivement d'un point de vue économique, social et environnemental. Comme l'a résumé Sébastien Lecornu, le Ministre des Outre-mers, "je laisse la politique aux portes de l'usine du Sud". Il est vrai qu'à l'intérieur de l'usine, les étoiles semblent s'aligner sur l'offre de rachat déposée par le géant suisse Trafigura...
Sur la structure de gouvernance du projet Sofinor-Korea Zinc
La note à l’intention des cabinets du Ministre de l’Economie et des Finances, de la Ministre déléguée à l’Industrie et du Ministre des Outre-mer souligne tout d’abord que "la structure de gouvernance du projet (Sofinor-Korea-Zinc ndlr) est confuse". Elle évoque aussi la grande difficulté financière dans laquelle se trouve la société minière de la Province Nord "en raison d'une dette trop importante sur l'usine qu'elle détient dans le Nord du Pays ". En Province Sud, la répartition envisagée du nouveau capital de l’usine de Goro (Vale-NC) verrait néanmoins Sofinor détenir une majorité de 51 % mais "sans que ce soit totalement confirmé, la répartition avec Korea Zinc se ferait au fil des discussions". La note ajoute que "le rôle de Korea Zinc devrait être clarifié dans la mesure où il est précisé dans l’offre que cet acteur devrait bénéficier de 100 % de la production de l’usine du Sud".
Projet économique peu développé
Les documents transmis concernant l’offre portée par Sofinor-Korea Zinc sont ensuite qualifiés de "peu développés (…) aucun modèle financier approfondi n’a été transmis ni aucun chiffrage précis pour le montant des emplois et des ressources" poursuit la note d’analyse de Bercy.Modalités financières imprécises
L’étonnement des analystes de Bercy semble devenir plus fort encore quand ils soulignent que "seuls deux paragraphes mentionnent les modalités financières de la reprise, sans apporter de précisions sur l’origine des fonds".Exigences environnementales pas garanties
Les services de l’Etat se montrent également très critiques devant 'l’offre qui ne propose aucun engagement sur l’aboutissement du projet Lucy'" jugé indispensable pour assurer la sécurité environnementale. Au contraire, poursuit la note de Bercy, "l’offre Sofinor-Korea Zinc estime qu’il est nécessaire de revoir le coût du projet Lucy et ses conditions… "Quelle conclusion ?
La note de la direction du Trésor de Bercy s’étonne que l’offre soit finalement "peu documentée" et très liminaire", autrement dit faible alors que "Sofinor et Korea Zinc ont eu accès à tous les documents de Vale via la banque d’affaires Rothschild dès le 22 février et jusqu’au mois de juin". Dans ce contexte, conclut l'analyse, "Vale a formalisé dans un courrier adressé à Sofinor et Korea Zinc qu'il écartait leur offfre".Cette note, à l'attention des cabinets ministériels concernés, ne préjuge pas de la position du gouvernement français. Il n'est pas directement concerné par le dossier qui relève des compétences calédoniennes, même si à Paris on le suit trés attentivement d'un point de vue économique, social et environnemental. Comme l'a résumé Sébastien Lecornu, le Ministre des Outre-mers, "je laisse la politique aux portes de l'usine du Sud". Il est vrai qu'à l'intérieur de l'usine, les étoiles semblent s'aligner sur l'offre de rachat déposée par le géant suisse Trafigura...