Voté le 27 avril par le gouvernement collégial, l'arrêté concernant la mise en place de la septaine sur le territoire a été signé ce mercredi, par le président du gouvernement et le haut-commissaire. Elle peut désormais être effectuée sur le territoire, à compter de ce jeudi.
Près d’une semaine après un recours judiciaire, qui a permis de faire sortir au bout de sept jours un homme vacciné contre le Covid-19 qui rassemblait toutes les conditions pour bénéficier de la septaine, la quarantaine de sept jours est mise en place sur le territoire. Un arrêté, signé mercredi 12 mai par le président du gouvernement et le haut-commissaire, qui soulève plusieurs questions.
1. Qui peut bénéficier de la septaine ?
Pour le moment, la septaine est mise en place pour les personnes vaccinées au Pfizer et au Moderna souhaitant se rendre en Nouvelle-Calédonie. Une décision qui exclut donc celles qui ont reçu des injections d'AstraZeneca ou Johnson & Johnson pourtant autorisées en Métropole, par exemple.
2. Comment le gouvernement justifie-t-il cette décision ?
"On a plus de retours aujourd’hui sur ces vaccins, qui ont été autorisés avant (ceux d'AstraZeneca et Johnson & Johnson)", a détaillé, sur le plateau de NC la 1ère, mercredi, Christopher Gygès, porte-parole du gouvernement. Ce protocole, "s’appuie sur les dernières études scientifiques sur les vaccins à ARNm qui montrent leur efficacité contre les formes sévères et modérées de Covid-19, ainsi que la réduction du risque d’infection pour les personnes vaccinées s’agissant de la souche historique du virus, du variant britannique (majoritaire en Métropole) et du variant sud-africain", précise-t-il.
Selon plusieurs études, les vaccins les plus récents comme AstraZeneca, Johnson & Johnson ou Novavax, affichent, en effet, une moindre efficacité contre les divers variants que les vaccins ARN. Ces derniers produisent même des performances "encourageantes" contre le variant découvert en Inde, a assuré, mercredi, l'Agence mondiale du médicament (AME).
3. Dans quelles conditions cette septaine est-elle mise en place ?
Il faut que la personne concernée ait reçu les deux doses de vaccins à ARN messager de Pfizer/BioNTech ou Moderna, au minimum quatorze jours avant son arrivée. Elle devra ensuite en faire la déclaration via le formulaire de demande d’entrée en Calédonie, avec copie du certificat de vaccination. Chaque demande sera transmise au médecin de la quarantaine, qui validera son éligibilité ou non au protocole sanitaire.
4. Y aura-t-il un protocole sanitaire spécifique ?
Oui. La personne éligible à la septaine sera soumise à un protocole pour confirmer qu'elle est bien immunisée et non contagieuse. Pour cela, elle devra d'abord fournir un test PCR négatif réalisé moins de 72 heures avant le départ. Elle devra ensuite passer deux tests de contrôle à l’arrivée à son hôtel de quarantaine, en Calédonie : un sérologique qui devra s’avérer positif (pour vérifier l’immunité par la présence d’anticorps) et un PCR qui devra s’avérer négatif (pour s'assurer de la présence ou non du virus).
En cas de résultats douteux (limite du seuil d’immunité, sérologie négative ou très faiblement positive), la personne poursuivra le protocole classique de quarantaine, à savoir quatorze jours.
En revanche, si les résultats obtenus sont conformes à ce nouveau protocole, un nouveau test PCR sera effectué au septième jour de quarantaine. Ce résultat devra être négatif pour permettre au voyageur de quitter la quarantaine à J7.
"Quand on souhaite revenir en Nouvelle-Calédonie, on doit remplir le formulaire, indiquer si on est vacciné et fournir les documents qui confirment cette vaccination, a ajouté Christopher Gygès. Ensuite, un test sérologique est effectué sur le territoire, pour voir si la personne a les anticorps nécessaires et à l’issue des sept jours de quarantaine, un test PCR sera fait. S’il est négatif, alors les personnes pourront sortir au bout de sept jours".
5. Sera-t-elle moins coûteuse?
Selon le directeur de l’un des deux hôtels qui proposent la quatorzaine payante sur le territoire, oui. Mais les tarifs ne seront pas divisés par deux. "Ce qui est sûr c’est que le tarif ne peut pas être divisé par deux parce que les coûts fixes sont énormes, confie Lancelot Paillotin, directeur du Beaurivage. "Il faut compter je pense une réduction du tarif aux alentours de 30 à 35% sur celui qui est actuellement présent."
Pour l'heure, l'offre étudiée est celle des quatorze jours remboursables, "avec la possibilité, si les tests s’avèrent corrects, de terminer cette quatorzaine au bout de sept jours, avec la possibilité d’un remboursement".