Ils suivent à distance la situation tragique en Polynésie. Pour ces médecins réanimateurs de Calédonie, l’heure n’est plus à la réflexion, mais à l’action. C'est-à-dire vacciner le plus possible car les moyens ne sont pas extensibles, alertent-ils.
"Une difficulté humaine"
"Il y a une vingtaine de lits de réanimation actuellement ouverts sur l’ensemble du Médipôle. Et même sur l’ensemble du territoire", décrit le Dr Mathieu Sérié. "Ce qui est prévu sur l’hôpital, c’est d’ouvrir une cinquantaine de lits, 49 exactement, de réanimation." Or, il souligne une difficulté. Pas matérielle, mais humaine : "Le nombre d’infirmières est actuellement contraint. On n’a pas même assez d’infirmières pour faire tourner les vingt lits de réanimation."
Risque de débordement
Sans infirmière formée à la réanimation, le pire serait de devoir sélectionner les patients qui auraient une chance de survie. "Si une crise Covid arrivait maintenant, avec le taux de vaccination dans la population, on aurait probablement un débordement du système de soins", poursuit le médecin. "Et une nécessité de trier les patients sur des critères comme l’âge, qui ne sont pas du tout souhaitables actuellement." L’âge ou les facteurs de comorbidité.
Un reportage de Karine Arroyo et David Sigal :