Covid-19 : une filière locale pour fournir les Calédoniens en masques

Le confinement a été synonyme de port du masque pour les Calédoniens qui avaient réussi à vivre sans depuis de longs mois. Outre les masques jetables, une filière locale de masques en tissu a vu le jour. 

C'est un accessoire sanitaire devenu obligatoire depuis le 13 mars pour toutes les personnes âgées de plus de 11 ans. Pour permettre de limiter la propagation du virus du Covid-19, le port du masque est devenu une impérieuse nécessité. Une filière de conception calédonienne s'est montée depuis une semaine. Elle rassemble industriels et artisans afin de répondre à la demande croissante du pays. 
Le reportage de Louis Perin et Claude Lindor 

Un tissu adapté au climat

Des masques fabriqués en Nouvelle-Calédonie, certifiés UNS1 et réutilisables. Il y a tout juste un an avec les premières apparitions du virus, Carold Vassilev se lance le défi de fabriquer un masque local. Avec un plus, du polypropylène comme matière première, un tissu particulièrement adapté à notre climat. 
« Quand vous avez une goutte de pluie ou de l’eau qui tombe sur le tissu, ou de l’humidité, il est déperlant, c’est à dire que l’humidité roule, alors que le coton absorbe » explique le gérant de Tee-Print. « Et dans les pays tropicaux, c’est le top du top parce qu’il y a moins de rétention de particules microbiennes ».

Des artisans mobilisés

Mais pour fabriquer les 20 000 masques nécessaires par semaine, objectif  que l’entreprise doit atteindre prochainement, elle s’est entourée d’une multitude d’artisans qui apportent chacun leur pierre à l’édifice. 
Ainsi, dans un atelier du centre-ville, tout le personnel est mobilisé pour répondre à la demande.
« Mon travail principal c’est de coudre des robes, mais actuellement je fais des masques » confie Suzanne Humbert, gérante d’Eseka. « On fait de la découpe, le matelassage, ensuite, on donne aux couturières pour le montage ».
Après la découpe des tissus, ils sont dispatchés chez les différents partenaires. Aujourd’hui ce sont une cinquantaine de couturière qui participent au projet. 
Chaque masque est confectionné à la main selon un protocole strict afin de répondre aux normes. Pour cette employée, rentrée de vacances pour prêter main forte, assurer la livraison est un priorité.
« Il faut coudre très rapidement parce qu’on a des délais à respecter. Et donc je viens aider, je fais tout ce qui est gabarit pour aider au mieux les couturières à respecter leurs délais » explique Maryne de Geoffroy, employée polyvalente. « C’est important aussi qu’on puisse fournir aux Calédoniens des moyens de se protéger, des moyens sûrs, aux normes ». 

Des normes sanitaires strictes

De retour à l’usine, les masques sont conditionnés dans le plus strict respect des normes sanitaires :
« On a normalement une personne qui garde l’entrée, et personne ne doit monter sans qu’il prévienne l’atelier d’emballage et qu’il respecte les gestes barrières. Et personne ne doit rentrer dans cette zone, c’est complètement interdit » assure Carold Vassilev.
Pour cette entreprise qui a perdu 50 % de son chiffre d’affaire depuis le début de la crise du coronavirus, fabriquer ces masques est aussi un moyen de faire revenir les employés jusqu’ici au chômage partiel. Au total plus de cent personnes travaillent sur ce projet. Les masques, eux, apparaissent  petit à petit sur les étals de nos commerçants.