Crise en Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron promet une aide, sous condition

Emmanuel Macron haranguant les Calédoniens le 26 juillet 2023, à Nouméa.
Dans un courrier adressé à Louis Mapou que Nouvelle-Calédonie la 1ere a pu consulter, le président de la République promet une aide à la reconstruction, principalement sous forme d’avance et de prêt. Un soutien conditionné au retour à la paix et à la concrétisation des réformes fiscales.

Le gouvernement calédonien, en situation de cessation de paiement, avait sollicité une aide de 31 milliards de francs de l’Etat, avait confirmé le 20 juin Yannick Slamet, le membre du gouvernement en charge du budget. Ce sera 24 milliards, et sous conditions, à en croire le courrier adressé à Louis Mapou par Emmanuel Macron vendredi. 

En plus du fonds de soutien aux TPE-PME qui, assure Emmanuel Macron, a déjà été sollicité par 4 300 entreprises, le chef de l’Etat confirme dans ce document que nous avons pu consulter, que les mesures de chômage partiel seront prises en charge à hauteur de 50% pendant trois mois par la solidarité nationale. Soit une enveloppe de 6 milliards de francs.  

Voilà pour les mesures d’urgence, accordées sans contrepartie, “les destructions ayant affecté le tissu productif calédonien étant déjà très lourdes, il est aujourd’hui nécessaire d’éviter que d’autres entreprises qui n’auraient pas été touchées directement périclitent”, écrit Emmanuel Macron. 

Pour ce qu’il appelle le “temps de la reconstruction et de la relance”, le président propose deux aides : une avance remboursable de 12 milliards de francs Pacifique et un prêt de 6 milliards. Mais sous condition. 

Demande de condamnation politique 

“il s’agit de réparer ce que quelques-uns ont détruits, sans toujours être fermement condamnés par des formations représentées dans votre gouvernement” précise Emmanuel Macron. 

“Il importe de poursuivre et d’accentuer nos efforts conjoints pour appeler à la fin des violences”, souligne le président de la République qui souhaite que "l’ensemble des membres de votre gouvernement puisse le faire clairement, tout comme j’attends des provinces et des communes le même esprit de responsabilité.” Pour cela, Emmanuel Macron charge Louis Mapou de “partager avec eux cette exigence qui est la mienne. Il n’est pas envisageable de mettre en oeuvre ces efforts sans que les violences ne cessent.” 

Engager les réformes fiscales restantes 

L’autre exigence est économique, la Nouvelle-Calédonie se trouvant dans une situation économique difficile bien avant le début de la crise, “héritage des choix successifs des gouvernements de la Nouvelle-Calédonie.” 

Rappelant que le territoire a déjà bénéficié, en 2020 et 2022, de deux prêts pour un montant total de 49,5 milliards, en contrepartie de l’engagement de réformes, Emmanuel Macron “regrette que celles-ci n’aient pas été intégralement menées à bien, malgré votre volonté affichée et les actions que vous avez entreprises.” 

“Reconstruire le territoire en laissant perdurer les déséquilibres qui ces dernières années ont amené ses finances, d’ores et déjà avant la crise de mai, à une situation de quasi faillite n’est pour moi pas une option”, estime le président de la République. Il précise que les aides ne pourront être accordées qu’à condition d’obtenir “au préalable l’assurance que des réformes pourront être votées par le congrès.”