Pour tenter de soutenir la trésorerie des entreprises calédoniennes, en cette période extrêmement difficile, différents dispositifs d'urgence ont été déployés. Désormais, indiquent les services de l'Etat dans un communiqué diffusé ce samedi, "iI est impératif de préparer une deuxième phase, qui permettra d’entamer la reconstruction de l’économie". Or, estime Paris, "cette dernière ne pourra se déployer sans un redémarrage massif de l’activité de crédit, principal moteur du financement de l’économie calédonienne."
Une aide en trois dimensions
C’est dans ce sens qu'est annoncé "un nouveau paquet de mesures de soutien monétaires et budgétaires à destination du secteur bancaire". Une annonce faite par la direction générale du Trésor et la direction générale des Outre-mer. Cela va consister à :
-étendre la maturité maximale des prêts garantis par l'Etat ;
-mettre en place une ligne de refinancement à taux 0 par la "banque centrale" locale ;
-et lancer des prêts garantis pour les restructurations des dettes d’entreprises et la reconstruction.
Éléments d'explication, au-delà du jargon…
Une nouvelle génération de prêts, dédiés à la reconstruction
- Quoi ?
L'ambition derrière ces mesures est d'encourager le crédit. Afin d'accompagner cette dynamique de reprise, une nouvelle génération de prêts garantis par l’Etat va être déployée. Des PGE "adaptés aux difficultés que connaissent les entreprises calédoniennes".
- Pour qui ?
Ils s'adressent aux TPE - les "très petites entreprises", avec moins de dix salariés - et aux PME - "les petites et moyennes entreprises". Mais pas seulement : "ces guichets seront exceptionnellement étendus aux ETI de Nouvelle-Calédonie, et ce jusqu’au 31 décembre 2026." On parle ici des "entreprises de taille intermédiaire", une catégorie au-delà des PME en envergure mais en dessous des cinq mille salariés.
- Comment ?
Pour accéder à cette nouvelle offre de prêts garantis, une seule porte d'entrée : les banques. Ce dispositif se veut le plus proche possible de la Nouvelle-Calédonie et le plus simple possible dans sa mise en œuvre.
- Quand ?
La Société de gestion des fonds de garantie d'Outre-mer (Sogefom) a déjà été recapitalisée par l'Etat, apprend-on dans ce communiqué. "Ces lignes de garantie seront mises à disposition par la Sogefom à partir du 1er juillet. Et les prêts garantis, commercialisés par les banques de la place dans les prochains jours."
Davantage de temps pour rembourser les "PGE Covid"
La maturité d'un prêt, c'est le temps qui sépare la date à laquelle le financement est accordé, et la date à laquelle le capital de cet investissement sera entièrement remboursé. Pour les prêts garantis par l'Etat qui ont été déjà été accordés, ceux sur le modèle de la crise Covid, cette durée va être étendue jusqu'à six ans et demi "afin de faciliter et de fluidifier les reports d’échéance". Un arrêté en ce sens doit passer au journal officiel. Il entrera en vigueur au lendemain de sa publication.
Cet arrêté permettra de conserver le bénéfice de la garantie au-delà de six ans, dans les cas où les reports d’échéance octroyés par les banques pour alléger la trésorerie des entreprises concernées conduiraient à dépasser cette limite.
Communiqué de l'Etat
Pour les restructurations de dettes bancaires qui concerneraient des PGE, le service de médiation du crédit assuré par l’IEOM - l’Institut d’émission d’Outre-mer - doit être renforcé, "afin d’assurer un traitement fluide des demandes".
Une ligne de refinancement à taux 0
À partir de mardi 2 juillet, l’IEOM met à disposition des banques une ligne de liquidité à taux 0. Cet apport gratuit doit permettre, selon le communiqué de l'Etat, de soutenir les bilans des banques locales et d’accompagner leur engagement à distribuer des facilités de caisse aux entreprises qui attendent des indemnisations des assureurs.
Après une première phase de mesures
Rappelons les mesures d’urgence d’ores et déjà déployées : la mise en place d’un fonds de solidarité à destination des TPE et PME, et le déploiement de l’activité partielle. Mais aussi un engagement des banques à proposer des reports d’échéance de trois mois ou plus à leurs clients.