Le comité inter-institutionnel s'est réuni pour la deuxième fois, en ce début de semaine. À l'issue de cette nouvelle rencontre, ses représentants réclament une convention financière pluriannuelle entre l’État et la Nouvelle-Calédonie, comme établi dans le plan quinquennal 2024-2029. Pour rappel, ce comité est composé des présidents du Congrès, du gouvernement, des provinces, du Sénat coutumier et du Cese, des parlementaires, des associations de maires et des chefs de groupes du Congrès.
D'une seule voix, ils expliquent que "les répercussions du cataclysme se font sentir dans l’ensemble du tissu économique et social, avec une contraction de l’activité estimée entre 20 et 30 % du PIB et 29 000 Calédoniens au chômage, soit près d’un tiers de la population active."
Un horizon de quelques semaines
Ses représentants estiment en effet que "les premières aides de l’État n’ont répondu que très partiellement au besoin du pays et n’offrent qu’un horizon de quelques semaines. La situation financière du territoire s’approche d’un point de non-retour, et sans un soutien supplémentaire massif de la part de l’État, s’inscrivant dans la durée, la Nouvelle-Calédonie risque de sombrer dans une crise systémique, aux conséquences irréversibles pour son économie et sa société."
Il est donc de la responsabilité de l’État d’intervenir de manière décisive pour assurer la survie du territoire.
Le comité inter-institutionnel
Trois amendements
Indépendantistes et non indépendantistes ont donc adressé un courrier au Premier ministre, au ministre des Outre-mer, aux présidents des deux chambres du Parlement, afin qu'ils déposent trois amendements dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2025. Des amendements qui seraient formalisés dans une convention pluriannuelle conclue entre l’État et la Nouvelle-Calédonie.
Une enveloppe pour reconstruire les infrastructures publiques
Dans le détail, ces amendements prévoient une compensation de 83,5 milliards de francs CFP pour combler les pertes de recettes fiscales et sociales auprès des collectivités et des régimes sociaux. Mais aussi le financement des régimes de chômage partiel et total, spécifique et de droit commun.
Un autre engagement de 48 milliards de francs CFP permettrait également de soutenir les premières étapes de la reconstruction des infrastructures publiques.
Transformation des prêts "covid" en subventions
Enfin, les élus sollicitent la transformation en subventions "des concours financiers apportés par l'État qu'il s'agisse des prêts "covid", du prêt AFD prévu au projet de loi de finances, comme des aides qui seront nécessaires pour 2025."
Des moyens qui doivent permettre "de surmonter cette crise et de créer les conditions indispensables à la reprise d’un dialogue politique apaisé." Pour défendre les amendements, une délégation conjointe du Congrès et du gouvernement devrait se rendre dans les prochains jours à Paris.
Pour rappel, ce comité inter-institutionnel a déjà effectué un déplacement dans la capitale fin septembre pour défendre le plan quinquennal, voté par le Congrès.