Faut-il y voir un hasard du calendrier ou cette date du 24 septembre, jour de la fête de la citoyenneté en Nouvelle-Calédonie, a-t-elle été choisie symboliquement ? Ce mardi à Paris, une délégation composée des principaux responsables politiques de l’archipel avait rendez-vous pour rencontrer des parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat. Ils ont successivement été reçus par le Rassemblement national, le Parti communiste français, le Parti socialiste et le groupe Horizons et à chaque fois, ils ont adressé un message clair : "On les a alertés sur la situation de la Nouvelle-Calédonie qui est en train de couler et qui va connaître une insurrection sociale d'ici à la fin de l’année, informe Philippe Gomès, responsable du groupe Calédonie Ensemble au Congrès. [L’alerte a aussi été donnée sur] la nécessité pour l’état de traiter le dossier en profondeur et de mettre en place un plan quinquennal pour 2024-2029 pour aider les collectivités qui ne peuvent plus fonctionner et aussi aider les salariés qui sont privés de travail."
Ces rencontres sont aussi un moyen de lancer un cri d’alerte, comme l’affirme Gowé Aguetil, président du Sénat coutumier. "C’est un appel à la solidarité nationale que nous lançons pour venir compenser les difficultés que nous avons dans le pays", dit-il. Dans la délégation présente à Paris cette semaine, il y a les principaux responsables politiques de la Nouvelle-Calédonie, mais le seul regret pour Nicolas Metzdorf, député non-indépendantiste, est l’absence du Palika (Parti de libération Kanak). "Nous les Loyalistes, on fera partie des délégations interinstitutionnelles quand le plan du gouvernement sera finalisé et que le Palika y participera par respect pour son discours responsable."
La Nouvelle-Calédonie au cœur de l’attention politique
Le dossier calédonien est redevenu une priorité nationale pour le gouvernement Barnier, mais aussi pour les chefs de partis. "Nous avons une inquiétude collective et nous pensons que ce dossier a été trop longtemps remisé par le gouvernement, estime Arthur Delaporte, député socialiste et chargé de l'Outre-mer. Emmanuel Macron a voulu le reprendre en main [le dossier calédonien, NDLR] mais il n’a fait qu’attiser les tensions et puis il a été aussi délaissé par les premiers ministres successifs et ça a conduit à la situation que l’on connaît aujourd’hui".
Du côté du parti Horizons, fondé par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, il y a urgence d’agir et de reprendre la main. "Il y a un processus politique en Nouvelle-Calédonie qui doit reprendre. Lorsqu'Edouard Philippe était Premier ministre, il a donné beaucoup de son temps. […] Il a plutôt bien réussi, peut-être faudrait-il s’inspirer de sa manière de travailler pour avancer", lâche Laurent Marcangeli, président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale.
La délégation calédonienne doit rencontrer la présidente de l’Assemblée nationale et du Sénat ce jeudi et conclure ses visites ce vendredi avec la France insoumise.