Crise en Nouvelle-Calédonie : le cap des 10 000 emplois détruits franchi

La Société Le Froid est partie en fumée dès le début des émeutes de mai 2024.
En un an, 11 351 emplois ont été perdus, selon les chiffres provisoires du troisième trimestre 2024 publiés par l’Institut de la statistique et des études économiques. Plus de 1 200 employeurs ont également disparus.

L’Isee a publié vendredi sa “conjoncture de crise” pour le mois de novembre 2024. Et sans surprise, les principaux indicateurs économiques continuent de s’enfoncer dans le rouge. 

A commencer par l’emploi salarié. Avec, selon des données encore provisoires, 57 336 salariés au 3e trimestre contre 68 687 pour la même période 2023, soit 11 351 emplois détruits.

Source : Isee.

 

 

L’emploi salarié avait commencé à baisser avant les émeutes. Ainsi, au 1er trimestre 2024, le nombre de salariés avait déjà chuté de 2,89% par rapport à la même période 2023. Des chiffres toutefois sans commune mesure avec ceux post-émeutes : -11,43% au 2e trimestre et - 16,53% au 3e. 

Tous les secteurs d’activité sont concernés, mais ce sont les services qui paient le plus lourd tribut à la crise. 

Source : Isee.

Conséquence, le nombre de chômeurs, c’est-à-dire de personnes sans emploi bénéficiant d’une indemnisation (chômage de droit commun ou chômage spécial exactions) continue lui aussi de progresser, comme le montre le tableau ci-dessous. 

Source : Isee.

 

 

Moins de recours au chômage partiel, mais un avenir toujours sombre 

Signe que l’économie redémarre partiellement, les entreprises autorisées à recourir au chômage partiel pour le mois de novembre ne sont plus que 970, contre 1 700 au plus fort de la crise, ce qui pourrait concerner 13 600 salariés au maximum (contre 23 600 en juillet). Mais plusieurs facteurs pourraient entraîner de nouvelles destructions d’emploi dans les prochaines semaines : un redémarrage de l’économie qui ne se confirmerait pas dans le temps et les incertitudes sur le financement du chômage partiel “spécial exactions”, qui pourraient entraîner des licenciements.  

 

Le nombre de radiations d’entreprises continue d’être supérieur au nombre de créations. Ainsi 1 283 entreprises ont disparu au 30 novembre 2024. Elles étaient “seulement” 418 en 2023. 

Source : Isee.

 

Dans ce contexte, l’Isee ne trouve guère de raison d’être optimiste, mais relève tout de même une annonce positive, la reprise de l’activité de Prony Resources, qui "devrait permettre au secteur nickel de retrouver quelques couleurs."