Crise en Nouvelle-Calédonie : les principales tendances du FLNKS à la recherche d'une position commune

Le Palika, qui anime le bureau politique du FLNKS, reçoit les autres composantes du Front pendant deux jours.
De longues et âpres discussions sont en cours depuis le mardi 28 mai au sein du bureau politique du FLNKS. L'UC et l'UNI, les deux principales tendances du Front, ont en effet des stratégies et des approches différentes sur les conditions de reprise du dialogue pour l'avenir du Pays.

Des discussions cruciales pour l’avenir du Pays ont lieu ces dernières heures dans l’immeuble des groupes du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, à Nouméa. Le Palika, qui anime le bureau politique du FLNKS, recevait ce mercredi après-midi, pour le deuxième jour, les autres composantes du Front.

Difficile de s’accorder sur une position commune, alors que les stratégies divergent entre les deux principales composantes du FLNKS. 

Stratégies divergentes

D’un côté, le Palika, qui n’a pas soutenu les blocages, veut rencontrer au plus vite les hauts fonctionnaires de la mission de médiation. De l’autre, l’UC et son émanation la CCAT qui veulent prendre du temps et organiser le retour au calme tout en maintenant une mobilisation. Avant, peut-être, de se lancer dans des négociations. 

Un temps nécessaire également pour expliquer aux émeutiers et aux manifestants toutes les nuances des stratégies politiques. Faire comprendre aussi que le dégel du corps électoral pour lequel ils se sont mobilisés pourrait ne pas passer, malgré la menace de l’option référendaire récemment agitée par le Président de la République.   

La CCAT et des groupes radicaux

Difficile également de se faire entendre dans la cacophonie des tendances au sein des barrages initiés par la CCAT. Depuis le 42ème congrès du FLNKS, des partis minoritaires ou groupusculaires se sont imposés avec l’appui de l’UC, sans avoir la validation du bureau du Front. Des mouvements plus radicaux, plus vindicatifs, qui soufflent sur les braises des actions de terrain.  L’UC se méfie désormais de ces compagnons si imprévisibles et n’ose publiquement pas désavouer les dérapages, les violences, les incendies et les pillages. 

Ce ne sera donc qu’à l’issue de longs et fastidieux palabres, que le bureau politique du FLNKS pourrait s’accorder. Ses représentants n’auraient plus alors qu’à  traverser la rue pour retrouver les hauts-fonctionnaires de l’Etat et entamer des discussions sur l’avenir. 

Le reportage d'Antoine Le Tenneur et Franck Vergès :

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