Crise en Nouvelle-Calédonie. Les propositions de l’UT CFE-CGC pour renflouer les caisses.

Christophe Coulson, président de l'UT CFE-CGC, a évoqué les contre-propositions de son syndicat.
Quand le gouvernement en quête d'économies envisage de baisser le salaire des fonctionnaires, le principal syndicat de la Fonction publique territoriale répond par une série de propositions. Participation de tout le monde à commencer par les élus, mise en œuvre des réformes qui sont en attente, mutualisation des moyens… L'UT CFE-CGC a restitué les idées collectées auprès de ses militants et sympathisants.

La Nouvelle-Calédonie a besoin d’argent. Pour fonctionner, pour reconstruire, pour pallier les recettes fiscales qui n’entrent plus dans ses caisses après les nombreuses destructions d’entreprises et d’emplois… 

Baisser le point d'indice et autres pistes du gouvernement

Dans ce contexte alarmant, le gouvernement calédonien a envisagé de mettre à contribution les fonctionnaires. “On a fait un sondage auprès de nos adhérents et de nos sympathisants dans lequel on a donné les propositions du gouvernement”, a expliqué Fabienne Kadooka, trésorière de l’UT CFE-CGC. “À savoir le gel de l'avancement sur deux ans, la baisse de la valeur du point de 12 %, et la mise en place du jour de carence. On a proposé à nos adhérents, à ce moment-là, de faire des propositions d'économies.”

À partir d'un sondage, les contre-propositions

L’Union territoriale a sondé ses quelque 2 600 adhérents et en comptant ses sympathisants, le syndicat a décompté près de trois mille réponses. Après un tri et un travail de synthèse, un courrier listant les différentes propositions a été adressé aux différentes institutions. 

Chaque individu doit participer à la reconstruction, aux différents efforts à faire. Les élus ne doivent pas échapper à ces efforts. 

Christophe Coulson, président de l'UT CFE-CGC

Les élus priés de montrer l’exemple

L’une des propositions les plus récurrentes, parmi les sondés, concerne les politiques eux-mêmes. “Ils disent à nos élus de montrer l’exemple”, résume la trésorière, Fabienne Kadooka. “Que, dans ces cas-là, il y ait de la transparence au niveau des salaires et des indemnités. Qu’ils soient aussi payés au jeton de présence, un peu comme ça se fait au Cese ou au Sénat coutumier.”

Parmi les suggestions, que le montant du jeton de présence dans ces deux institutions soit diminué, que les politiques réduisent à la fois le nombre et la rétribution de leurs collaborateurs ou chargés de mission. Et qu'eux aussi, s'appliquent un jour de carence.

On demande à ce que les élus prennent leurs responsabilités et que les réformes attendues depuis des années puissent être mises en place.

Christophe Dabin, secrétaire général de l'UT CFE-CGC

L'appel aux réformes sociales

D'autres pistes se rapportent à ces réformes sociales qui apparaissent urgentes. "On ne peut que regretter que la réforme sur le Ruamm ne soit pas passée. On en a besoin", plaide ainsi Christophe Dabin, le secrétaire général de l'UT CFE-CGC. "On doit savoir de quelle manière on finance notre système de santé. Mais il faut aussi qu'on réfléchisse à toutes nos aides de solidarité : minimum vieillesse, allocations familiales de solidarité… De quelle manière financer ces aides en sachant qu'on a des dépenses, mais pas de recettes en face."

Pour une "taxe de contribution exceptionnelle"

Afin de pallier cette réalité, l'organisation syndicale suggère d'instaurer ce qu'elle appelle une taxe de contribution exceptionnelle. "Pour l'instant,  nous ne sommes pas allés complètement dans le détail de cette idée", a reconnu Christophe Coulson dans le journal télévisé de NC la 1ère. Néanmoins, "elle est sur la table. Il faut en discuter avec les différents partenaires, sociaux mais aussi politiques. On doit s'inscrire dans une phase de reconstruction et étant donné les finances de la Nouvelle-Calédonie, il nous semble difficile d'échapper à une contribution exceptionnelle, dont on devra définir le montant mais surtout, la durée."

Parmi les idées, celle d'un impôt minimal

Les idées s'avèrent nombreuses. Comme taxer les bénéfices des banques et des assurances. Mutualiser les compétences des collectivités de façon à limiter les frais mais aussi à rendre les services publics plus cohérents. Ou encore faire payer un impôt minimal à tous ceux qui perçoivent un salaire, même si le montant s'élève à 1 000, 2 000 ou 5 000 F.

La responsabilité de l'Etat a été également mentionnée - "quelque part, il a failli à ses obligations de protection des biens et des personnes", formule Christophe Coulson. Est même ressortie cette possibilité, que la France mette la Nouvelle-Calédonie sous tutelle.

Le résumé de Brigitte Whaap et Cédric Michaut

©nouvellecaledonie

L'entretien de Christophe Coulson par Steeven Gnipate