Alors que les émeutes et les exactions durent depuis trois mois, les appels aux aides publiques sur le territoire s'accumulent. 15 000 dossiers ont d'ores et déjà été déposés par des entreprises auprès des services de l'Etat pour bénéficier du fonds de solidarité.
La moitié de ces dossiers a pour l'heure été validée, pour un coût de perte d'exploitation estimé à deux milliards et 300 millions de francs. Pas de précision en revanche, quant aux secteurs concernés. Le gouvernement doit encore affiner ses chiffres.
Les reports de charges
Les reports de charges fiscales accordés par le gouvernement et ceux de charges sociales consentis par la Cafat ont dépassé les cinq milliards de francs, même s'il ne s'agit pas à proprement parler d'aides dans la mesure où les sommes devront être réglées tôt ou tard. Du côté des assurances, plus de 3300 sinistres ont été déclarés, occasionnant le versement de six milliards de francs. On parle ici de dommages physiques, notamment la destruction des bâtiments.
En parallèle, les particuliers et notamment les salariés ayant perdu leur emploi perçoivent eux aussi des aides. La Cafat doit aujourd'hui gérer 1800 dossiers d'entreprises pour une mise au chômage partiel. Cela concerne pour le moment 27 000 salariés, tous secteurs confondus, qui ont au 9 août touché 750 millions de francs de la part de la Cafat. Le chiffre s'élève à plus d'un milliard et 500 millions de francs si l'on prend en compte tous les dispositifs de chômage.
Autre catégorie à prendre en compte : les 4500 particuliers qui ont perdu leur maison ou leur voiture. Le montant total des aides et reports d'échéances bancaires grimpe aujourd'hui à 58 milliards.
Les aides provinciales
Les collectivités locales ne sont pas en reste. La province Sud a ainsi dégagé un milliards de francs dès le début des émeutes. L'aide d'urgence a depuis été arrêtée pour laisser place à celle de l'Etat. La province Nord avait, elle, débloqué 200 millions en juin pour soutenir les 580 entreprises touchées par la crise. Une aide supplémentaire après l'enveloppe de 300 millions votée en mars, à l'origine pour le secteur nickel.