Cybersécurité : les services de renseignement pointent "une menace persistante" pour l'Australie

Drapeau austalien à Sydney
L'agence australienne de renseignement a alerté cette semaine sur la "menace persistante" de cyberattaques venant de pirates parrainés par des Etats. La Russie et la Chine sont pointées du doigt.

Depuis un an, les incidents de cybersécurité se multiplient en Australie. La semaine dernière, l'un d'eux a affecté plusieurs ports du pays pendant trois jours. Sans accuser spécifiquement des groupes de pirates, l'agence australienne de renseignement souligne dans son dernier rapport que la Russie et la Chine représentent de graves menaces pour le pays en termes de cybersecurité. 

L'agence s'attend à ce que des groupes de pirates informatiques parrainés par des Etats continuent de cibler les systèmes d'approvisionnement en eau et les réseaux électriques du pays. Elle ajoute qu'ils intensifieront sans doute leurs efforts pour accéder à des secrets militaires.

"Aukus" au centre de l'attention

Le rapport prévient également que le pacte de sécurité Aukus, qui lie l'Australie aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, pourrait être la cible privilégiée de cyberattaques. Il revient en outre sur un incident de cybersécurité survenu en mai, lors duquel des pirates informatiques soutenus par Pékin ont inflitré les réseaux d'infrastructures critiques des Etats-Unis. L'agence met en garde contre le déploiement du même type d'opérations à l'encontre de l'Australie.

Si elle demeure le principal partenaire commercial de Canberra, la Chine représente "une source d'inquiétude pour la sécurité de notre pays", a commenté mercredi Richard Marles, le ministre australien de la défense.

Une vulnérabilité connue

Plusieurs experts en cybersécurité soulignent que l'Australie n'est pas assez protégée contre les attaques informatiques. Les banques de données de consommateurs, considérées comme vulnérables, font du pays une cible lucrative pour les hackers.

En novembre 2022, Medibank, le plus grand assureur privé australien, avait reconnu que des pirates avaient accédé aux données de près de dix millions de clients, y compris à leurs dossiers médicaux. Deux mois plus tôt, les données personnelles de neuf millions de clients d'Optus, l'un des plus importants fournisseurs de télécommunications sur place, avaient été dérobées lors d'une autre cyberattaque d'ampleur.