L'installation de stockage des déchets de Gadji, à Païta, réceptionne 150 000 tonnes de déchets organiques et non dangereux par an. Et ces derniers seront bientôt revalorisés. Non pas en compost, mais sous forme de gaz. La bio fermentation des déchets produit en effet du méthane et du dioxyde de carbone, qui alimentera in fine un groupe électrogène.
Une première sur le territoire
“Ce sont des systèmes qui sont forés dans le massif de déchet, avec un drain qui permet d’aspirer le gaz, précise Marc Leroux, responsable des exploitations de la Calédonienne des services publics (CSP). Ce dernier sera acheminé par un réseau de canalisations vers la pompe et l’unité de valorisation du biogaz. Elle est constituée d’un module de prétraitement et de séchage qui permet de purifier le gaz et d’enlever l’humidité. Ensuite, le gaz est acheminé vers le moteur électrique, qui produit de courant via un alternateur.”
La centrale biogaz Gadji Energie, qui prend vie au terme de trois années d'études, sera la première du genre en Nouvelle-Calédonie. Elle s'inscrit dans le projet de transition énergétique souhaité par le gouvernement.
"Les meilleures technologies mondiales"
"Nous avons fait appel aux meilleures technologies mondiales actuellement employées dans le secteur du biogaz, raconte Philippe Scornet, gérant de Wineo, entreprise spécialisée dans le développement de projets d'énergie renouvelable, qui détient 24,9% de la société Gadji Energie. Le reste appartient à 51% à Enercal Energies Nouvelles et à 24,1% à Kaatchii 2, structure qui représente les quatre tribus de la commune de Païta (Bangou, Saint-Laurent, Nianouni et N'Dé). La réalisation de la plateforme et l'assemblage des modules sont réalisés localement et l'exploitation va générer deux ou trois emplois."
La production couvrira la consommation moyenne annuelle de 2 400 foyers du Grand Nouméa.
Jean-Gabriel Faget, président d’Enercal Energies Nouvelles
“C’est un groupe électrogène tout à fait classique avec une création d’électricité, puis une injection directe sur le réseau public calédonien, explique Jean-Gabriel Faget, président d’Enercal Energies Nouvelles. La production annuelle correspond à la consommation moyenne annuelle de 2 400 foyers urbains de la zone du Grand Nouméa. Ce n’est pas négligeable. Et la grande valeur de ce type de technologie, c’est de produire de l’électricité jour et nuit, contrairement au photovoltaïque. C’est un bon complément.”
Coût total du projet : 350 millions de francs. Outre la création d'électricité, cette unité de valorisation du biogaz réduira la production de CO2 de 6 000 tonnes chaque année. Le chantier doit débuter la semaine prochaine, pour une livraison au premier trimestre 2024.
L'interview de Nicolas Cazé, directeur d'Enercal Energies Nouvelles :