Pas facile de s’y retrouver, quand on lit sa facture d’électricité. Mais une certitude : depuis 2022, elle a déjà augmenté trois fois. En un an, elle a pris 10 %. Alors, que paie-t-on vraiment ?
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Le prix du kilowattheure
D’abord, votre consommation est calculée en kilowattheure. Le prix de ce kWh est fixé tous les trois mois par le gouvernement. Vous n’êtes pas soumis au même tarif selon l’ampérage – la puissance - de votre installation. Mais en gros, le prix moyen est de 33,7 francs le kWh. Il est donc important de bien déterminer quel équipement correspond le mieux à vos besoins.
La puissance
Un foyer modeste, c’est-à-dire environ 40 % des clients, n’a besoin que d’une installation à 3,3 kilovoltampères. Passez à 6,6 kVA si vous êtes nombreux, avec des équipements gourmands en courant. Quant aux installations de 9,9 kVA à 11,6 kVA, elles sont adaptées aux foyers ayant des piscines, des saunas ou des équipements qui demandent de gros appels de puissance.
Ce qu'on ne paie pas
Il faut le savoir : le prix auquel on achète le courant est environ 20 % en dessous de ce que coûte réellement la fabrication et la mise en réseau d’un kWh. Ce qui explique que le gouvernement doit compenser chaque année cette différence auprès d’Enercal pour équilibrer ses comptes. La somme représente environ un milliard par an. Son non versement pendant des années a notamment conduit la société dans la situation critique qu’elle connaît.
Les économies
Il faut également penser que le kWh le moins cher est celui qu’on ne consomme pas. Ça parait évident. Mais privilégier un ventilateur, par exemple , plutôt que la clim à fond vous fera faire de sérieuses économies. Rien que le fait de baisser votre climatiseur d'un degré vous fera gagner 10 % sur votre facture. De même, acheter un appareil neuf qui consomme moins coûtera plus cher à l’achat mais sera vite amorti par sa faible consommation.
L'abonnement
La deuxième ligne de la facture, intitulée prime fixe, correspond à votre abonnement. Il est calculé sur une grille tarifaire qui évolue en fonction de la puissance souscrite et du montant de la prime, lui aussi fixé par le gouvernement.
Le compteur
Sur la troisième ligne, vous trouverez la redevance comptage. Elle sert à payer l’entretien et la location du compteur. En effet, Enercal et EEC mettent à disposition ce matériel, que vous louez en quelque sorte au concessionnaire. Le montant est fixé dans le cahier des charges des concessionnaires.
La taxe communale
Ensuite, vous vous acquittez d’une taxe communale, comprise entre 0 et 9 % selon la mairie. Elle est définie par arrêté municipal et encadrée par le gouvernement. Cette taxe est reversée intégralement à la commune. Tout le reste sert au fonctionnement des opérateurs.
La TGC
Enfin, une TGC (taxe générale sur la consommation) de 3 % sur l’énergie est appliquée à votre facture. C’est le taux le plus bas mais petite particularité, il s'agit d'une taxe sur une taxe. Son montant est reversé dans les caisses de la Nouvelle-Calédonie. En revanche, les interventions seront soumises à une TGC de 6 %.
La comparaison
Si les tarifs de l’électricité vous paraissent bien coûteux en Calédonie, sachez que, contrairement à une idée répandue, nous ne sommes pas les plus chers du monde, ni même de la région. À titre de comparaison, le kWh est a 32,77 F en Polynésie, mais à 50 F au Vanuatu. La facture moyenne d’un ménage calédonien est de 10 800 F. Un Fidjien paiera 5 200 F par mois. Un Polynésien, 9 400 F. Mais un Vanuatais, 18 146 F. Et un Salomonais, 43 557 F. La moyenne du Pacifique est de 15 000 F par mois.