Ça a été un interlocuteur extrêmement impliqué, il a passé des heures et des heures avec nous. Il tutoyait chacun des responsables politiques, parce qu'il nous téléphonait et nous voyait le plus souvent possible. Ça lui permettait d'avoir une connaissance très fine de la Nouvelle-Calédonie. Quand il fallait trancher, il tranchait. On l'a vu sur la dernière décision, il était sûr de ses décisions, il savait ce qu'il faisait et je pense que c'était en tout cas un très bon interlocuteur pour le territoire - Sonia Backès, élu avenir en confiance
Deux périodes distinctes
Le député Philippe Gomès veut lui séparer ces trois années en deux périodes distinctes : un premier ministre concerné et impartial avant novembre 2018 et un autre, plus distant après le référendum.Il a beaucoup jugé à la façon d'un salomon, c'est-à-dire sans véritablement que l'Etat ne prenne les responsabilités qu'il aurait dû prendre. À la sortie, on va vers un référendum qui pour le second, sera organisé dans des conditions qui ne feront pas du tout consensus avec même la menace de contestation quant au résultat - Philippe Gomes, député de la Nouvelle-Calédonie
Période d'instabilité
Côté indépendantiste, l'Union Calédonienne n'a pas souhaité s'exprimer sur ce départ. Louis Mapou en revanche, regrette ce changement d'interlocuteur en cette période d'instabilité.Le départ du premier ministre vient renforcer le questionnement sur l'avenir. Nous avons là un nouveau premier ministre, dont on ne sait pas trop l'état d'esprit dans lequel il va s'inscrire, à trois mois du second référendum, alors que nous avons de nombreux chantiers qui n'ont pas été poursuivis - Louis Mapou, groupe UNI Palika
Un énarque succède à un autre énarque
Pour le Parti Travailliste, partant cette fois pour le référendum, un premier ministre chasse l'autre et cela ne change rien au combat indépendantiste. Il y a eu beaucoup d'interlocuteurs différents, mais c'est toujours la même politique de l'Etat colonial, ça n'a jamais changé. Après c'est à nous, indépendantistes, de faire valoir nos positions, quel que soit l'interlocuteur. L'interlocuteur lui, représente la logique de l'Etat et donc, un énarque succède à un autre énarque - Louis Kotra Urégeï, président du parti travailliste
Jean Castex, le successeur d'Edouard Philipe est prévenu, le dossier calédonien est certes fascinant, mais surtout complexe et son issue, est encore incertaine.
Le reportage de Bernard Lassauce :