Des associations environnementales mobilisées devant la province Sud

Des représentants d'associations environnementales se sont rassemblés devant la province Sud ce mercredi 26 octobre 2022.
Une dizaine de personnes se sont postées ce matin devant l’hémicycle de la province Sud à Nouméa. Ces membres d’Ensemble pour la planète et du collectif Treu Bèrè Kwenyii de l’île des Pins ont dénoncé les nombreux incidents survenus sur le site de l’usine du Sud et le manque de transparence.

Alors que se tenait ce mercredi matin dans l’hémicycle de la province Sud, un comité d’information, de concertation et de surveillance autour des impacts environnementaux du site industriel de Prony Resources, des représentants d'associations environnementales ont manifesté devant l'institution. Ces membres d’Ensemble pour la planète (EPLP) et du collectif Treu Bèrè Kwenyii de l’île des Pins ont protesté contre les nombreux incidents survenus sur le site de l’usine du Sud et le manque de transparence. 

"Ces études montrent que le risque est très encadré"

Pour rappel, l’industriel a été mis en demeure par la province Sud le 14 octobre dernier. En cause, des infiltrations dans l’aire de stockage de résidus mais surtout un niveau de remplissage trois fois trop élevé. L’industriel doit procéder d’une part, à une vidange contrôlée après traitement de l’aire de stockage, à un rythme minimum de 1 400 m3 par heure et d’autre part, à des corrections concernant l’infiltration identifiée sur le barrage Ko2. Prony Resources a quinze jours pour baisser le niveau d'eau du bassin KO2. Dans le cas contraire, l’activité de l’usine du Sud pourrait être suspendue. 

Philippe Blaise, vice-président de la province Sud, s'est voulu rassurant. Il est revenu sur les deux études présentées lors de ce comité d'information qui, contrairement à d'habitude, n'était pas ouvert à la société civile. 

"Ces études montrent que le risque est très encadré."

Philippe Blaise

vice-président de la province Sud

"Ce sont des études qui portent sur le risque sismique et de rupture du barrage. Elles sont réalisées par des experts de renommée internationale. Des études, qui sont financées par Prony resources. Il y a une totale transparence, souligne-t-il. Ces études montrent que le risque est très encadré. Le risque zéro n'existe pas mais aujourd'hui, on n'est pas face à une situation de danger imminent. Elles montrent également que le projet Lucy, qui consiste à conforter le barrage avec des remblais secs, va améliorer considérablement la sécurité du barrage et donc réduire le risque."

Selon lui le débat ne s'arrêtera pas là. "Il va y avoir une séquence où Prony va faire un point sur la situation actuelle c'est-à-dire l'excès d'eau dans le barrage KO2. Quelles sont les mesures pour réparer l'émissaire puisqu'on a eu un problème? C'est le tuyau par lequel on renvoie l'eau loin dans le lagon. Il y a un problème d'infiltration donc ça va être l'occasion, après le rendu de ces études, de faire un point et il y aura un débat général." Un deuxième comité doit être organisé le 30 novembre prochain à la province Sud.

Une requête : la création d'une autorité indépendante environnementale à l'échelle pays 

De son côté, Eugène Vama, membre du collectif Treu Bèrè Kwenyii, demande la création d’une autorité indépendante environnementale à l’échelle pays. "On se rend compte qu'aujourd'hui, avec le système de gouvernance, on a le code de l'environnement géré par la province, le code minier qui est un texte pays, et la charte de l'environnement qui est un texte environnemental, fait-il remarquer. En Calédonie, on fait un jonglage avec tous ces textes pour pouvoir régir au mieux les relations qu'on a avec l'environnement. On se rend compte d'une faille réglementaire. Ce qui motive nos actions, c'est de demander la création d'une autorité indépendante environnementale à l'échelle pays, qui puisse faire la police et faire respecter les différents textes qui régissent l'environnement et le droit à l'information."