"Il faut déclarer l'état d'urgence économique et sociale". C'est le message adressé par quatre membres non-indépendantistes du gouvernement, ce lundi 26 février en conférence de presse.
Christopher Gygès, Thierry Santa, Yoann Lecourieux et Isabelle Champmoreau ont convié la presse pour présenter leur plan de relance et de maîtrise des dépenses publiques, composé de plusieurs dizaines de propositions.
Une réponse qu'ils estiment nécessaire, de même que la signature du pacte nickel dès le mois de mars, l'arrêt de toutes les réformes "qui pourraient pénaliser les entreprises et les ménages" et la simplification des procédures administratives.
Renforcer le pouvoir d'achat et la croissance
Le plan s'articule principalement autour de quatre axes, dont la stimulation du pouvoir d'achat. Les auteurs proposent de baisser les cotisations sociales, réviser le barême de l'impôt sur le revenu pour les classes moyennes ou encore réduire les droits de douane des pays de la zone "pour favoriser une baisse des prix".
Les quatre membres du gouvernement entendent par ailleurs renforcer l'attractivité du territoire, notamment en allégeant le cadre fiscal. Le plan prévoit par exemple d'exonérer d'impôt les nouvelles sociétés durant les trois premières années, à l'instar de la Polynésie française. La création de "primes d'installation pour les métiers stratégiques en tension" est également suggérée.
Des idées de "grands investissements" sont présentées sur des secteurs stratégiques. Seize projets dont l'installation de mini réacteurs nucléaires et d'unités de stockage des énergies renouvelables, la création d'un terminal de croisière ou encore l'aménagement de la RT1 de manière à créer des zones de dépassement tous les 10 kilomètres.
La maîtrise des dépenses
Le plan comporte en parallèle "un pacte d'équilibre" des comptes publics et sociaux. Il est -entre autres- proposé le non remplacement d'un départ sur deux à la retraite dans la fonction publique, ainsi que la fusion de directions et d'établissements publics calédoniens.
Sur le court terme, plusieurs mesures sont mises en avant pour réduire les dépenses publiques d'environ deux milliards et demi de francs : participation forfaitaire de 100 francs par boîte de médicament, diminution des frais de gestion de la Cafat ou encore baisse de 10% des taux de prise en charge en petit risque (tous les soins et prestations pris en charge par la Cafat à moins de 50% (généralement 40%) relèvent du petit risque).
Vers une mission de relance économique ?
Au-delà de leur plan, les quatre membres Loyalistes et Rassemblement du gouvernement souhaitent qu'une "mission de relance économique" soit créée d’ici 15 jours. Il s'agirait de réunir toutes les parties prenantes autour de la table, pour apporter une réponse concertée à la situation.
"C'est un appel à une prise de conscience. On ne peut plus attendre. Il faut travailler collectivement sur l'ensemble de la situation", estime Yoann Lecourieux, en charge notamment des politiques du développement.