Après plusieurs années de vie commune, Saiko et Padrenë sont enfin mari et femme. Pour leur union, la réforme des mariages coutumiers n'a pas été appliquée. Un choix effectué par les responsables de l'organisation des noces car le marié, expliquent-ils, est issu du clan de la chefferie de Qanono.
Les participants sont informés du montant total des dons financiers apportés par les proches et les clans alliés. La réforme prévoit deux parts, mais le clan Metitë auquel appartient le marié a maintenu les trois parts.
"Il ne faut pas bafouer ce qui a été instauré"
"Les trois parts mises en place par nos aïeux doivent être maintenues, il ne faut pas bafouer ce qui a été instauré", estime l'une des participantes interrogées durant le mariage. "Le Zane thi : c’est pour remercier la maman d’avoir veillé sur sa fille, de sa naissance jusqu’au jour de son mariage. Le Wenehleng et le Pua, c'est pour partager avec les invités" rappelle-t-elle.
Certains points de la réforme sont tout de même suivis pour ce mariage. "Après 9 heures, les activités liées à la préparation du mariage sont arrêtées. Cela permet aux jeunes de se reposer pour rester en forme le lendemain", explique Jean, l'un des responsables de l’organisation du mariage.
Prévenir certaines dérives
Entrée en vigueur fin 2021, la réforme doit en principe permettre d'alléger les protocoles, rendre les cérémonies plus sobres et prévenir certaines dérives comme l'endettement des familles. Malgré une tournée d'information au contact des familles en 2021, elle reste difficile à appliquer dans les faits.
C'est d'autant plus le cas que la réforme n'est pas obligatoire dans le district de Gaïca, où le choix est donné aux familles de l'appliquer ou non. "Il est très difficile de maîtriser le Kanak dans ses coutumes, lorsqu'il a envie de les réaliser", conclut le représentant du grand chef de Gaïca, Acue Case.