Deuxième référendum : les avis divergent sur les modalités d’organisation 

Jour-J pour le 19ème Comité des signataires à Paris. Concernant le deuxième référendum d’auto-détermination de la Nouvelle-Calédonie, la date et le choix des listes électorales sont deux axes majeurs sur lesquels les différentes formations politiques vont devoir se mettre d’accord. 
A l’heure actuelle, beaucoup de questions planent autour de l’organisation du prochain référendum calédonien et les incertitudes de tous annoncent un débat compliqué. Le Premier ministre Edouard Philippe veut que ce nouveau référendum soit "aussi irréprochable" que celui de novembre 2018. 

 

Quelle date choisir ? 


Accélérer le calendrier référendaire était le cheval de bataille de l’Avenir en Confiance, lors des dernières élections provinciales de mai 2019. Pour la première force loyaliste du pays, il est primordial de sortir des incertitudes sur l’avenir du territoire. À Matignon, elle fera campagne pour que ce scrutin se fasse le plus tôt possible et qu’il ne se chevauche pas avec les élections présidentielles. Selon Virginie Ruffenach, chef de groupe Avenir en Confiance au Congrès, il est question de redonner confiance à l’économie calédonienne. 
 

« Si ces référendums tardent dans le temps, ce sont des périodes d’incertitudes, des périodes d’appréhension pour les Calédoniens, en tout cas tout sauf des périodes de bien-être qui nous mettent en grande difficulté pour relancer notre économie »


Au sein de la droite, les positions ne sont pas communes. Pour Calédonie Ensemble, il n’est pas question d’un référendum à marche forcée. Contrairement à l’Avenir en Confiance, Calédonie Ensemble estime qu'il devra être organisé après les présidentielles. «Il faut prendre toutes les mesures, y compris en matière d’inscription sur les listes électorales, notamment avec une révision complémentaire, pour que le référendum se passe le mieux possible » indique Philippe Dunoyer.

Au FLNKS, tout le monde est unanime. Il faut se donner du temps pour que ce deuxième référendum soit organisé la première semaine de novembre 2020. 
 

« Donner le temps à l’état et à ses services de pouvoir amener les mesures collectives pour que les dysfonctionnements qui avaient été pointés au moment de la première consultation, puissent mettre en place des mesures collectives »
- Pierre Chanel Tutugoro, secrétaire général de l’Union Calédonienne


Pour Patrice Jean, ancien maître de conférence en droit public , logiquement, « le deuxième référendum aurait dû se tenir le 4 novembre 2019 » 
Il est au micro de Claudette Trupit. 

Interview de Patrice Jean - Date du référendum

 

Le choix des listes électorales 

 
Dans les modalités d’organisation de ce rendez-vous, la question des listes électorales fera débat.

Lors du précédent référendum, Edouard Philippe avait difficilement réussi à obtenir un accord entre les partenaires calédoniens sur la question des natifs du pays, non inscrits, représentait environ onze mille personnes. Résultat: ils avaient été inscrits d'office sur la liste électorale générale puis basculés sur la liste référendaire. Une procédure automatique pour les Kanak ayant un statut civil de droit coutumier et une réserve de trois ans d'inscription sur les fichiers d'assurés sociaux pour les autres. 

Si pour ce deuxième référendum, l’Avenir en Confiance exige une justification de trois ans de résidence pour être inscrit d’office, le FLNKS n’est pas de cet avis.  « Nous considérons que sur les onze mille ou douze mille personnes qui avaient été identifiées, aujourd’hui, il n’y en a plus que deux mille. Ce que nous avons demandé simplement, et le groupe de travail l’a acté, c’est qu’on fixe un travail d’ici le mois de décembre pour rechercher ces gens » explique Louis Mapou, chef de groupe de l’UNI.

Écoutez les précisions de Patrice Jean, sur la question des listes électorales, au micro de Claudette Trupit. 

Interview de Patrice Jean - Listes électorales référendum

 
Ce comité des signataires définira le rythme du calendrier jusqu’en 2022. Avec le premier ministre Edouard Philippe, les principaux responsables politiques n’auront qu’une seule journée pour trouver un consensus sur ces questions primordiales. Une journée qui s’annonce longue et complexe.  

Retrouvez les deux reportages de Bernard Lassauce sur les différents partis politiques. 
©nouvellecaledonie
 
©nouvellecaledonie