Devant les Nations unies, l'Eveil océanien évoque "un partenariat programmé entre la France et la Nouvelle-Calédonie en 2053"

Veylma Falaeo de l'Eveil oécanien s'exprime devant la 4e Commission, le 3 octobre, à New York. A son côté, Naïa Wateou patiente pour le groupe Loyalistes.
A New York, la Quatrième commission des Nations unies se réunit cette semaine en plusieurs séances plénières, en lien avec la 78e Assemblée générale de l'ONU. La cause de la Nouvelle-Calédonie y est une fois de plus portée, par des voix aux opinions bien différentes. Mardi 3 octobre, heure des Etats-Unis, Veylma Falaeo y a brossé le projet d'avenir vu par l'Eveil océanien.

Il n'y a pas que la Polynésie française qui s'exprime ces jours-ci devant la Quatrième commission. L'instance des Nations unies chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation entend aussi des voix qui parlent de la Calédonie. Ce sera le cas jeudi heure des Etats-Unis, et ça l'était déjà mardi, par exemple (séance entière à voir ici). Veylma Falaeo, sixième vice-présidente du Congrès, est ainsi venue porter la parole de son parti L'Eveil océanien. 

Le projet d'avenir de l'Etat, juste "un avenant à l'Accord de Nouméa"

"Le gouvernement français nous a remis son projet d'avenir intitulé le pacte de Nouméa, a-t-elle déclaré. Ce document qui est né de l'absence de proposition et des postures des responsables politiques calédoniens n'est en vérité qu'un avenant à l'Accord de Nouméa. Nous, nous refusons de léguer cela en l'état à nos enfants, car il s'agit d'un avenir d'incertitude. Un avenir où ils seront enfermés, comme nous l'avons été, dans la prison du Oui et du Non. Un avenir qui n'en est finalement pas un." 

"La volonté de demeurer dans la République, comme la revendication d'indépendance, ne s'éteindront jamais"

Grand argument de l'élue EO, "la volonté de demeurer dans la République française, comme la revendication d'indépendance, ne s'éteindront jamais. Car  aucun n'acceptera le résultat d'un quelconque référendum futur qui choisit l'un ou l'autre. La solution à cette situation demeure la poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur." Selon le mouvement présidé par Milakulo Tukumuli, "nous devons tous faire un pas vers l'autre pour forger le 'Nous' et cheminer ensemble. La traduction politique de ce 'Nous', c'est la construction d'un partenariat programmé entre la France et la Nouvelle-Calédonie en 2053." 

Ce partenariat doit nous permettre de concilier les antagonismes, en parvenant à un statut précolonial pour les indépendantistes et en sécurisant de nouvelles relations avec la France pour les non indépendantistes. Soit un Etat calédonien, avec ses souverainetés partagées avec la France. 

Veylma Falaeo devant la 4e Commission des Nations unies, le 2 octobre 2023

Evocation d'Edgard Pisani

"En actant ensemble cette finalité, ce projet politique de trente ans sera une rampe de lancement qui n'aura plus comme carburant fossile le Oui et le Non, a poursuivi la pétitionnaire, et qui permettra ainsi d'entreprendre les réformes nécessaires pour relever le pays et fonder un nouveau modèle calédonien. Cela nous donnera également le temps de redéfinir nos liens et nos souverainetés avec la France." Et de citer Edgard Pisani, qui en tant que représentant de l'Etat en Calédonie "avait évoqué cette solution en janvier 1985, en parlant 'd’indépendance acceptable'".

La séance a pris fin après cette intervention, et rendez-vous a été donné aux pétitionnaires du Caillou jeudi 5 octobre, dans l'après-midi (soit vendredi matin, heure de Nouméa). 

Mickaël Forrest devant la 4e Commission au nom du gouvernement Mapou, le 3 octobre 2023.

Mickaël Forrest au nom du gouvernement

Mais avant Veylma Falaeo, c'est Mickaël Forrest qui s'exprimait devant la 4e Commission. Il s'est exprimé au nom du gouvernement collégial “dans le cadre du devoir de communication auprès des instances de l'ONU”. Le membre indépendantiste de l'exécutif calédonien a évoqué de grands 
dossiers portés par celui-ci, de la lutte contre les inégalités aux réformes fiscales en passant par la montée des eaux, l'eau partagée ou l'économie numérique. 

"Enraciner les fondements d'une décolonisation et d'une émancipation"

"Les discussions sur l'avenir du pays ont débuté en mars 2023 entre les parties signataires de l'Accord de Nouméa, a-t-il déclaré. Le gouvernement doit y tenir son rôle fondamental. Nous demeurons mobilisés afin que cette phase cruciale se déroule dans la sérénité, dans le respect de la volonté de la population concernée et conjugué à l'agenda des Nations Unies pour la décolonisation. Les grands sujets que je viens d'énoncer, a formulé Mickaël Forrest, attestent la volonté de mon pays d'enraciner durablement les fondements d'une décolonisation et d'une émancipation débutées depuis 88, pour sortir de l'Accord de Nouméa par le haut, dans la paix".

La PNG félicite Robert Xowie

Un discours auquel a réagi le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Lequel a félicité au passage l'indépendantiste Robert Xowie pour son élection au Sénat, qualifiée d'"étape historique" alors que "la Nouvelle-Calédonie se trouve à la croisée des chemins après le référendum qui s'est tenu pendant la pandémie de Covid 19 en décembre 2021".