Du muguet importé pour célébrer le 1er mai

Le 1er mai représente environ un quart du chiffre d'affaire des fleuristes.
C'est une tradition qui perd un peu en authenticité. Depuis la crise sanitaire, le muguet local a disparu de nos étals. A quelques jours du 1er mai, difficile de connaître le nombre exact de brins qui seront disponibles. Les fleuristes et grossistes importateurs déclarent en avoir importé plusieurs milliers cette année, essentiellement de Métropole.

Dans ses cartons, René Gervolino, grossiste importateur de fleurs, a des milliers de brins de muguet. Cultivés et cueillis dans la ville de Nantes, ils ont parcouru plus de 19 000 km de l'Hexagone à la Calédonie. 

Arrivés jeudi soir par avion, ils sont prêts à être commercialisés par ce professionnel. "Il faut répartir les cartons pour chaque client. Et faire les livraisons de manière individuelle. Une douzaine de clients répartis sur toute la Calédonie, à Koumac, Koné, Bourail jusqu'à Nouméa". 

Un rendez-vous incontournable 

Par souci d’économie, des fleuristes de Nouméa ont décidé d’importer eux-mêmes leur muguet. C’est le cas de Laura Rivière. Elle a commandé quelques 4 000 brins en Métropole. Le 1er mai représente 25 % de son chiffre d'affaire annuel. 

"Cette année, on les importe sans emballage, sans pipette, pour économiser un petit peu de fret, en prenant moins de place, indique la jeune femme. On le fait nous-mêmes, pour justement économiser et avoir un prix de vente moins cher." 

Le fret en hausse

Cette autre gérante déclare dépenser deux à trois fois plus que les années précédentes pour le frêt : soit 500 000 francs. Un coût forcément répercuté sur le prix de vente. 

Les prix n’affolent pas cet habitué, qui a acheté des brins pour son épouse, sa fille et sa petite-fille. "Cela fait quelques années qu'on a du mal à en avoir. Et il n'y a plus de muguet local." 

Pas de cultivateur local

Comment expliquer l'absence de muguet local ? Il y a encore trois ans, l'époux de Mireille Lévy, fleuriste, importait encore des griffes ou des systèmes racinaires pour les replanter sur le sol calédonien. Mais "depuis la crise, on a eu des difficultés pour faire venir des griffes donc la production s'est arrêtée", explique-t-elle.

"Maintenant, mon mari est à la retraite. Il faudrait qu'il y ait un repreneur. C'est quand même très technique et il n'y a personne qui veut s'avancer là-dedans. Donc on importe  de Nantes. "

Le muguet reste un produit de luxe pour beaucoup, synonyme de porte-bonheur pour d’autres. Une fleur offerte pour fêter le 1er mai et le retour des beaux jours au printemps.