Elle réglait ses achats avec le chéquier de son défunt grand-père

Affaire un peu particulière, ce jeudi, au tribunal correctionnel de Nouméa. Une jeune femme a été condamnée à huit mois de prison avec sursis probatoire, pour avoir volé et falsifié des chèques de son défunt grand-père entre mars et septembre 2020.  

A l’audience, elle s'exprime d'une voix à peine audible. La jeune femme convoquée ce jeudi 27 mai devant la justice se présente devant un tribunal pour la première fois. Agée de 25 ans, silhouette fine et longue tresse, elle apparaît très émue, les mains tremblantes.

Près d'1,5 million de francs

Raison de sa présence, puis de sa condamnation à huit mois de prison avec sursis probatoire et l'obligation d’indemniser ses victimes : elle a utilisé, six mois durant, le chéquier de son défunt grand-père pour régler divers achats. Le montant détourné atteint environ 1,5 million CFP, au détriment de 32 victimes, dont trois membres de sa propre famille.

"J'ai perdu pied"

Tout commence avec des petites courses en grande surface. Puis les montants vont en augmentant. Plus de 97 000 F dans une parfumerie. Pour 119 000 F de matériel multimédia... La fraudeuse ne se prive pas. Sa famille l’apprend et lui dit d’arrêter, en vain. "J’ai perdu pied", dit-elle à la barre.

Série de coups durs

Cette descente, la jeune femme l’explique par une série d’évènements. La perte de son emploi, suite à l’incendie du snack où elle travaillait. Son appartement qu’elle doit rendre, faute de pouvoir le payer. Et sa famille qui place son grand-père au CHS Albert-Bousquet où il va décéder. "Je ne peux pas vous dire la colère que j’ai, la honte d’appartenir à cette famille", lance-t-elle.  

Un an avec sursis requis

"Vous avez beau aimer votre grand-père, répond le ministère public, falsifier ses chèques n’est pas la meilleure manière de lui rendre hommage." Il requiert un an de prison avec sursis. A noter que la condamnation n'apparaîtra pas sur le casier de la jeune femme, qui passe un concours afin d'intégrer l'armée. D'où cette remarque émise par la présidente du tribunal: "Vous n’êtes pas passé loin d‘avoir obéré votre avenir."