Depuis dix jours maintenant, la Nouvelle-Calédonie est le théâtre d'une crise d'une grande ampleur, sans précédent depuis quarante ans sur le Caillou. Nouvelle-Calédonie La 1ère, le média de service public, présent sur quatre supports (télévision, radio, site web et réseaux sociaux), vous informe en continu pour vous donner des informations certifiées, vérifiées, avérées. Comme l'explique Bénédicte Piot Gambey, directrice régionale de NC la 1ère,
Nous sommes un service public, et dans cette crise de grande ampleur, nous sommes au service du public calédonien, pour l'informer.
Bénédicte Piot-Gambey, directrice régionale de NC la 1ère
La directrice régionale poursuit : "Depuis dix jours, la radio est au service de la population en l'informant et en communiquant énormément d'infos pratiques, le numérique (notre site NC la 1ère et nos comptes sur les réseaux sociaux) apporte l'information et les services, enfin la télévision est un média d'accompagnement : non seulement pour donner les infos mais aussi accompagner les enfants qui sont à la maison avec les programmes éducatifs de Lumni."
Le rôle des réseaux sociaux
C'est l'un des phénomènes marquants des émeutes que connaît la Calédonie : depuis dix jours, les réseaux sociaux sont littéralement inondés de messages, photos, vidéos, rumeurs. "C'est la première fois que je suis confronté à un tel flot de fake news sur les réseaux", raconte Olivier Gélin, directeur des contenus de l'information. "J'ai pourtant dans le passé vécu des situations complexes et tendues en Polynésie, à La Réunion ou en Martinique, mais jamais de cette ampleur. Ce flot de rumeurs infondées montre qu'il y a chez certains une vraie volonté de manipulation".
Face à cet afflux permanent de contenus issu des réseaux sociaux, "nous sommes en alerte permanente. L'équipe spécialisée des "Révélateurs", au siège de France Télévisions, effectue un gros travail de vérification des vidéos issues de ces réseaux. Dans le lot, certains posts, photos ou vidéos sont exactes et nous permettent d'avoir une info. C'est une source potentielle d'infos mais qui doit être certifiée avec la plus grande rigueur."
Vérifier et revérifier l'info
Bénédicte Piot-Gambey poursuit : "Les réseaux sociaux complexifient encore davantage le travail de nos journalistes. Les images et les vidéos nous arrivent en rafale. Il faut tout vérifier. Face à ce défi, nous travaillons collectivement, pour écarter le risque d'erreurs individuelles, et finalement ce sont les réflexes fondamentaux du journalisme qui sont salutaires : tout vérifier et revérifier systématiquement. Ne jamais confondre vitesse et précipitation. Mieux vaut prendre cinq minutes pour certifier une information à l'aide de plusieurs sources, plutôt que de diffuser une fake news".
Nous faisons bien la différence entre ce qui circule sur les réseaux sociaux et les infos qui sont vérifiées, On ne diffuse jamais une information si elle n'est pas vérifiée par nos soins, auprès de sources officielles et de nos propres sources. C'est une règle intangible. Si on se fiait aux réseaux sociaux, nous aurions du annoncer puis démentir des dizaines d'affirmations concernant des décès, des attaques à tel ou tel endroit du territoire, des exactions. Nous n'aurions alors plus aucune crédibilité auprès de nos publics.
Olivier Gelin, directeur des contenus de l'information
Les critiques
Depuis le début de cette crise, NC La 1ère reçoit énormément de messages, notamment via les réseaux sociaux. "Lorsque des internautes nous écrivent, via les réseaux, nous répondons à chacun d'entre eux, individuellement, à condition que les messages soient constructifs ou qu'ils contiennent des questions. C'est notre rôle : nous aidons et orientons le public pour leur apporter un maximum de réponses."
NC La 1ère reçoit également de nombreux messages très critiques, des insultes, des propos violents. "Les insultes révèlent la profondeur de la crise", explique Bénédicte Piot-Gambey. "Les insultes, c'est le reflet de la tension qui règne dans la société calédonienne."
Le directeur des contenus de l'information, Olivier Gélin, observe que les messages critiques viennent aussi bien des partisans de l'indépendance que des non-indépendantistes. "Cela montre paradoxalement que nous faisons un travail journalistique équilibré. Notre travail, c'est de donner la parole à tous les protagonistes, et de poser les bonnes questions, sans complaisance."
Nous sommes sur une ligne de crête. Bien sur, nous sommes une cible pour beaucoup, une cible très exposée. Nous ne sommes pas à l'abri des critiques, mais l'essentiel, c'est de rester sur cette ligne de crête, sans tomber d'un côté ou de l'autre.
Bénédicte Piot Gambey
Le travail de terrain
Les journalistes de NC La 1ère continuent leur travail sur le terrain, pour rendre compte de la situation, au plus près des préoccupations des Calédoniens. "Le travail est compliqué sur le terrain pour nos équipes. La semaine dernière, vendredi 17 mai, deux journalistes ont été agressés, leur caméra volée et leur voiture brûlée. Des mesures de protection sont désormais prises pour nos journalistes. Cela devient d'autant plus compliqué que la situation sur le terrain est complexe avec des groupes parfois armés qui circulent et peuvent nous menacer", explique Olivier Gélin.
"Nos équipes, nos journalistes, sont aussi Calédoniens", renchérit Bénédicte Piot-Gambey. "Eux aussi sont en détresse dans cette crise. Ils vivent sur un plan personnel des situations difficiles. Mais ils font leur travail : informer. Nous sommes tous des citoyens de ce pays, nous avons des convictions, des avis sur les événements en cours. Mais lorsqu'un salarié franchit le seuil de la station, son avis et ses opinions restent à l'extérieur."
Quels conseils pour les internautes ?
Face à l'afflux de posts sur les réseaux sociaux, quels sont les conseils à retenir pour tenter de savoir ce qui est vrai, ce qui ne l'est pas ? Regardez les explications de Linh-Lan Dao, journaliste au sein de l'équipe des Révélateurs, de France Télévisions :