Après de longues heures de discussions avec les différentes délégations dans le secret du haut-commissariat, Emmanuel Macron a choisi de quitter la Nouvelle-Calédonie moins de 24 heures après son arrivée sur le territoire. Exactement 18 heures, puisqu'il a décollé vers 2h30 dans la nuit de jeudi à vendredi. Il n'a pas réussi à rassembler les adversaires politiques du Caillou, même s'il assure que les discussions ont avancé.
Fin des blocages ?
Lors de sa conférence de presse finale, le président de la République en a appelé à l'esprit de responsabilité des différents protagonistes en demandant la levée des barrages :
Je demande à ce que tous les responsables appellent explicitement à la levée des barrages et des points fixes. Il faut que cela se fasse dans les jours et les heures qui viennent. Des que ce sera le cas, l'état d’urgence sera levé.
Emmanuel Macron
Des aides économiques
Les dégâts sont "colossaux", reconnait Emmanuel Macron. "Les dommages sont en train d’être chiffrés. Ils sont colossaux. La priorité ira vers une aide d’urgence. Ce qui sera structuré dans les prochains jours c’est un fonds de solidarité pour les entreprises."
Les discussions politiques
Le chef de l'Etat a d'abord dressé un constat : "J’ai passé une heure avec des jeunes. J’ai été frappé par leur découragement et leur besoin d’avoir une vision d’avenir. C’est notre responsabilité de bâtir ce chemin. Il n’y a pas aujourd’hui une vision d’avenir commune. Les inégalités sociales ont continué de s’accroitre. Elle nourissent aussi une part du racisme qui a ré-emergé depuis onze jours. Les référendums n’ont pas non plus pacifié les choses. C’est fort de ces enseignements que nous devons penser la méthode pour l’avenir. Nous avons suivi un chemin qui a été tracé, nous n’avons pas suffisamment préparé l’après-référendums. La question aujourd’hui est de retrouver la confiance. Confiance collective dans l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Le chemin d’avenir est mis en danger par cet embrasement de violences depuis 12 jours."
Concernant la réforme du dégel du corps électoral, il explique : "Après avoir écouté tout le monde, et tenu de multiples réunions, j’ai pris un engagement très clair avec un processus clairement défini. Je me suis engagé à ce que cette réforme du dégel du corps électoral ne passe pas en force et que nous nous donnions quelques semaines afin d’avoir une reprise du dialogue". Il explique qu'il fera un point d'étape dans un mois des discussions politiques et en cas d'accord global entre les partis, il souhaite un vote des Calédoniens sur cet accord.
Regardez l'intégralité de sa déclaration finale :