Il y a certains voyages qui nous laissent des souvenirs impérissables et nous embarquent dans un autre monde. Gill Chabaud a choisi d’emmener les visiteurs de l’aquarium des lagons, à Nouméa, sous la surface de l’eau. Pour la première fois, il expose le fruit de plusieurs années de photographies sous-marines. Et pour cela, il a dû dénicher les plus beaux trésors de sa collection. "Aucune des images n’avait déjà été exposée avant, ni publiée" explique-t-il. Un travail de longue haleine pour Gill. Il a d’abord dû présélectionner, pendant des mois, près de 500 photos sur des milliers. "Etant donné que c’est ma première exposition, je n’avais jamais fait ce travail avant." Au final, ce sont 64 photos qui seront sur les murs.
Sous l'océan
Gill Chabaud était photographe sportif, avant d’être spécialiste de photographies sous-marines. En passant son temps sur les spots de surf, il avait déjà réalisé quelques photos, dont une qui a été primée au festival de l’image sous-marine. "Le nombre de fois où je suis allé à l’eau et que j’ai mis la tête sous l’eau avec mon caisson, je me suis rendu compte que l’on avait une biodiversité exceptionnelle dans ce pays, et que par mon métier de l’image, il était important pour moi de le mettre en valeur."
Depuis deux ans, il compte à son actif plus de 200 plongées en bouteille et autant d’heures passées en palmes, masque et tuba. "Il y a d’ailleurs pas mal de photos qui sont réalisées en apnée, il n’y a pas que de la plongée bouteille", précise-t-il.
La veille d'une plongée, il prépare son matériel et s'assure que toutes les batteries sont chargées. Il lui faut préparer le caisson étanche, en choisissant la bonne configuration (macro, grand angle...) avant le jour J. Deux heures sont ensuite nécessaires pour régler son appareil, contrôler les flashs et mettre l'ensemble dans le caisson avant la plongée.
Des fonds marins de la baie des Citrons et de Ouémo, jusqu’au récif de Cook au Nord de Belep, en passant par les îles Loyauté et les passes de Boulari et de Dumbéa, Gill Chabaud n’a eu de cesse d’explorer.
Duo d’artistes
Pour que l’immersion des visiteurs soit complète, Gill a fait appel à l’artiste Charlotte Mollet. Chaque salle de l’exposition possède son thème et son propre univers. "Elle a fait un gros travail de scénographie, on a travaillé ensemble sur le choix des images et l’emplacement dans les différentes salles." Les photos sont en symbiose avec les dessins de la jeune femme. "Mon exposition sans sa décoration n’aurait strictement rien à voir", ajoute-t-il.
Au fil de l’eau
Ce voyage photographique est inspiré du parcours proposé par l’aquarium. La première salle transporte ainsi les visiteurs dans la mangrove, et l’eau douce. La deuxième salle regroupe les herbiers, les récifs frangeants et le lagon. "C’est celle qui sera la plus fournie, car c’est celle où j’ai le plus d’images et où on peut retrouver également le plus d’écosystèmes, de par la beauté et la grandeur des lagons en Nouvelle-Calédonie", explique-t-il.
La troisième salle représente les tombants extérieurs du récif, avec une faune marine exceptionnelle qui vit dans ses milieux profonds et cachés. La quatrième et dernière salle est la favorite du photographe, celle pour laquelle "j’ai pris le plus de plaisir à faire les images, parce que c’est là où on retrouve les animaux les plus emblématiques du monde sous-marin". Requins, raies manta ou encore baleines font ainsi partie du voyage.