EN IMAGES : le phénomène Drag à la conquête de la Calédonie

Talons hauts, perruques, tenues extravagantes : le Drag, art du déguisement poussé à l'extrême, est sous la lumière des projecteurs avec le succès de l'émission de télévision "Drag Race". Un monde que le grand public a pu découvrir hier soir lors d'un spectacle mis en scène par Carine Richez Raguin, mais qui a déjà acquis une certaine notoriété en Calédonie, sur les réseaux sociaux notamment.

Miss Fortune, Ava Lecter, Lexy Lence et Lidzy Kommandment forment ainsi les House of Historia et n'hésitent pas à se mettre en scène. 

Dans la "vraie" vie, Lidzy travaille dans la finance, et il lui faut pas moins de 4 heures de maquillage pour se transformer en reine de la nuit. Mais si devenir un(e) autre est un plaisir pour ces artistes, "c'est aussi un acte politique, revendique Miss Fortune. C'est un art, mais on dit les choses, en pointant ce qui ne va pas, en en riant, en dédramatisant. C'est un acte d'acceptation aussi. Pour pouvoir faire ça, c'est énormément de travail, de questionnement sur l'identité, l'acceptation de soi."

"Transcender les genres"

Les artistes calédoniennes ont pu compter hier soir sur le soutien de Briefs Factory, une troupe australienne de passage sur le Caillou et dont les deux artistes phares Captain Kid et Fez Fa'aana ont enflammé la foule dans une performance aussi athlétique qu'humoristique. Fez, qui est originaire des Samoa regarde avec un oeil amusé l'engouement actuel pour le phénomène Drag. " D'une certaine manière, le Pacifique transcende les genres depuis des siècles, ça n'a rien de nouveau pour nous. Le reste du monde n'a plus qu'a essayé de nous rattraper !", lance-t-il dans un éclat de rire.

Le Drag transcende les étiquettes, flirte avec le burlesque et le cabaret, avec un maître mot, l'humour : Enzo en travesti d'un soir a ainsi choisi de réinterpréter une comédie à succès des années 70, le Rocky Horror Picture Show, dont le héros est un "sweet travesty" (gentil travesti), extra-terrestre venu de la planète Transylvania. Tout un programme...

Pas de genre non plus dans le Drag, les Drag Kings, qu'ils soient interprétés par des hommes ou des femmes, ont tout autant leur place sur scène au côté des Drag Queens.

Le lib-sync (performance mimée) est un classique des performances Drag.

En vidéo, les "House of Historia", à la manœuvre : 

Si le phénomène Drag a piqué votre curiosité, rendez-vous ce soir, demain samedi 25 mars et dimanche 26 mars au centre culturel du Mont-Dore pour le spectacle Dirty laundry, qui mêle "cirque, boylesque, danse, drag, extravagance et humour", par la troupe australienne Briefs factory (tarif, 4 600 F à 6 600 F)