Dès l'aube, des milliers de fidèles affluent vers le stade John-Guise de Port Moresby. Ce dimanche 8 septembre, ils viennent assister à la célébration présidée par le pape dans la capitale de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Certains portent leur costume traditionnel. D'autres, un T-Shirt ou une casquette à l'effigie de François.
Bénédiction en voiturette
Peu avant 8 heures, sous une chaude lumière matinale, le chef de l'Eglise catholique est accueilli en musique. "Welkam papa Santu", comme on dit en tok pisin, l'une des quatre langues officielles du pays. Le jésuite argentin de 87 ans fait le tour du stade à bord d'une petite voiture de golf, pour bénir les croyants, 35 000 en tout selon les autorités locales. Il assiste ensuite à des danses tribales traditionnelles au rythme des chants et des tambours.
"Ne craignez pas, peuple papou"
"Frères et soeurs, vous qui vivez sur cette grande île de l'océan Pacifique, vous vous êtes peut-être parfois considérés comme [des habitants] d'une terre lointaine, située aux confins du monde", dit François. "Aujourd'hui, le Seigneur veut venir près de vous.” De confession adventiste, le Premier ministre, James Marape, prend part à cet office célébré en anglais.
"Besoin de son message"
"C'est un événement unique dans une vie, nous devons donc être là", lance Anthony Yakupa. Assis dans la tribune principale, cet homme de 55 ans approfondit son point de vue : "En ce moment, le pays ne va pas bien. Nous avons beaucoup de problèmes, donc nous avons besoin du message du pape pour nous encourager et nous donner la force dont nous avons besoin pour avancer.” Une référence à la pauvreté et aux violences tribales meurtrières qui font rage dans le pays. Bernard Soari, 48 ans, estime pour sa part que "le pape représente beaucoup de choses, mais surtout l'unité et la paix, la fraternité universelle".
Escale éclair à Vanimo
Dans l'après-midi, le jésuite argentin de 87 ans va aussi effectuer un aller-retour éclair à Vanimo, la capitale reculée du Sepik occidental, à la frontière indonésienne. Après s'y être rendu à bord d'un C-130 de l'Air force australien, il y rencontre des diocésains et des missionnaires.
François est le premier à visiter la Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis Jean-Paul II, qui y a attiré des foules gigantesques en 1984 et 1995. Dans cette ancienne colonie australienne, environ 98 % de la population est chrétienne, dont 25 % catholique. Des chiffres qui ne reflètent pas la richesse des croyances et des coutumes de ce pays aux plus de 850 groupes ethnolinguistiques.