“L’économie sociale et solidaire face à la crise calédonienne”. C’est le thème de la conférence de presse organisée par l’Agence française de développement et le collectif des associations, tenue ce jeudi 28 novembre, à Nouméa, dans les locaux de l'AFD. Une dizaine d’acteurs du milieu associatif étaient présents pour l’occasion.
Ils font face aujourd’hui, à un effondrement des subventions. “C’est à un moment où on est en pleine crise, qu’on a le plus besoin des associations et qu’elles ont le moins de moyens”, regrette Thomas de Gubernatis, directeur de l’AFD en Nouvelle-Calédonie. “Les actions que l’on souhaite mener, c’est tout d’abord une étude, pour objectiver les difficultés des associations. Combien d’emplois sont touchés ? de quels budgets a-t-on besoin ? dans quels secteurs ? quelles missions de service public rendent-elles ? On a besoin de ces informations là, pour arriver à quantifier, puis justifier les montants mobilisés pour aider le secteur”.
L’étude sera menée à partir d’une enquête de l’ISEE et des données récoltées par l’AFD. Ses résultats devraient être présentés en mars 2025.
Créer un cadre juridique
Autre action qui doit être menée : la mise en place d’un cadre juridique, autour de l’économie sociale et solidaire. “C’est très important pour nous parce que, aujourd’hui, les associations que ce soit un club de tarot, un club de bridge ou une association qui s’occupe des personnes en situation de handicap, elles ont le même statut. Or, elles ne réalisent pas la même chose”, assure Thibaut Bizien, co-président du collectif des association. “On a aujourd’hui des associations qui réalisent un service public, soit en complément ou à la place de l’institution, en collaboration. Elles ont besoin d’être protégées et c’est le statut qui va permettre cette protection”.
"On a une perte de bénévoles importante"
Une autre annonce a été faite ce matin, sur la question du mécénat de compétences, ou don en nature. Concrètement, une entreprise met certain de ses collaborateurs à disposition d’un organisme d’intérêt général, pour mobiliser pendant un temps leurs compétences ou force de travail. “Aujourd’hui, on a une perte de bénévoles importante. Il y a une perte d’engagement car les gens se concentrent sur leurs propres urgences. Donc cette solution va permettre aux entreprises d’accompagner les associations, avec des ressources humaines nécessaires aux tâches que nous avons à faire au quotidien”, explique Thibaut Bizien.
Thomas de Gubernatis, directeur de l'AFD et Thibaut Bizien, co-président du collectif des associations de Nouvelle-Calédonie :
Des associations qui jouent un rôle majeur, dans la société calédonienne. D'autant plus en cette période de crise, leurs activités dans les secteurs de l'humanitaire et du social sont particulièrement sollicitées, malgré le manque de ressources sur le plan financier et humain.
Le reportage de Loreleï Aubry et Christian Favennec :