Entre Israël et l'Azerbaïdjan, loyalistes et indépendantistes de Nouvelle-Calédonie cherchent le soutien de puissances étrangères

Les députés calédoniens Emmanuel Tjibaou et Nicolas Metzdorf dans les couloirs de l'Assemblée nationale, à Paris.
C’est un message du réseau social X qui n’est pas passé inaperçu. Le député Nicolas Metzdorf se montre en photo aux côtés de l’ambassadeur d’Israël en France, et dresse un parallèle entre Israéliens et Calédoniens, "traités de colons alors qu’ils sont chez eux depuis plusieurs générations". Un tweet en réponse, selon lui, à l’extrême-gauche, qui le qualifiait de colon.

Puisque les indépendantistes vont chercher du soutien à Bakou, le député Nicolas Metzdorf a entamé une tournée des ambassades pour faire entendre la voix loyaliste à l'international, mais en rencontrant des pays démocratiques, plaide-t-il. 

"Aujourd'hui, Israël est le seul pays démocratique du Moyen-Orient. On n'est pas d'accord avec monsieur Netanyahou. Il peut se faire battre aux prochaines élections. Ce n'est pas le cas des autres pays qui sont plutôt des dictatures. Donc moi je m'inscris dans une tournée des pays démocrates, qui peuvent nous aider à faire vivre la démocratie en Nouvelle Calédonie par leurs voix à l'ONU."

Rencontre entre l'ambassadeur d'Israël en France et Nicolas Metzdorf.

 

Soutiens internationaux

Le député indépendantiste Emmanuel Tjibaou assume, lui aussi, la nécessité de rechercher des soutiens à l'international dans sa quête d'émancipation. "C'est un mouvement de libération et il utilise les moyens que l'on a aujourd'hui, dont le groupe d'initiative de Bakou fait partie."

Interrogé sur la visite de son homologue Nicolas Metzdorf à l'ambassade d'Israël qu'il qualifie de "démocratique", Emmanuel Tjibaou répond : "Gaza, aujourd'hui, je ne pense pas que ça soit la preuve d'un État démocratique. Mais je laisse le soin à chacun de faire sa propre opinion.” 

Ce sujet-là ne peut se régler par des jeux d'influence étrangère.

Le député socialiste Arthur Delaporte au sujet de l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.


Laisser les pays étrangers à l'écart

Le député socialiste Arthur Delaporte, membre du groupe de suivi, se montre mal à l'aise avec le tweet de Nicolas Mezdorf. "Vous voyez bien que je ne peux pas partager ses propos."

Il ne se montre guère plus à l'aise avec le fait d'exporter le dossier calédonien à l'international.  "Moi, ce que je dis, c'est que ce sujet-là ne peut se régler par des jeux d'influence étrangère. Et quelles que soient les influences, elles doivent être mises à l'écart d'un dossier qui est déjà assez compliqué pour qu'on ait à gérer ce type de situation."

Reste à attendre la nomination du gouvernement pour que le dossier calédonien soit à nouveau géré dans le cadre national.