Eramet martèle son message : son plan de sauvetage de la SLN en trois points

Christel Bories, président-directeur général du groupe Eramet, est revenue à la charge en insistant sur les différents points du plan de sauvetage de la SLN. Une nouvelle fois, la SLN se trouve dans une situation financière critique. L'entreprise perd en moyenne 1 milliard Fcfp tous les mois.
La SLN ne disposera plus d'aucune trésorerie en 2020 si rien n'est fait pour enrayer le phénomène. Une réflexion profonde a été menée l'an dernier pour mettre en place un plan de survie et de remise en compétitivité.
Le plan repose sur trois axes :
  • un nouveau modèle économique équilibré entre la mine et l'usine,
  • l'amélioration de la productivité,
  • la réduction du coût de l'énergie.

 

Une autorisation d'exportation 

Des solutions existent mais le temps presse car la faillite menace. La première solution est une éventuelle autorisation du gouvernement pour exporter davantage de minerai. 

Si le gouvernement accorde une autorisation d'exportation dans une quinzaine de jours, cela générerait du cash pour la SLN qui vendrait ainsi ses minerais à faible teneur non exploitables à l'usine de Doniambo. 

 

La réorganisation du travail

La seconde solution porte sur la réorganisation du travail avec un passage
  • de 3 à 4 équipes de travail par jour sur mine et
  • de 5 à 4 équipes de quarts à l'usine (une en moins).
En novembre dernier, Christel Bories insistait en indiquant que l’optimisation prévue dans le plan de performance, en particulier la réorganisation du travail, doit se mettre en place de façon urgente. 
Or en janvier, de fortes divergences entre les syndicats représentatifs au sein de la SLN sont apparues. D’un côté, l’intersyndicale CSTNC-USTKE conteste le passage aux 147 heures par mois.

Et de l'autre, les cinq syndicats, majoritaires à Doniambo, ont signé l’accord sur les 147 heures. Leur priorité : sauver les emplois. Ils défendent un plan qui leur économiserait vingt jours de travail dans l’année et leur ferait profiter d’une majoration de salaire de 5,5 à 10%.`

  • «Les 147 heures, c’était pour préserver les emplois dans l’encadrement, et pour créer une quarantaine de chauffeurs en plus puisqu’on passe à quatre quarts au lieu de trois», défend Eddy Coulon, délégué du Soenc Nickel
  • «Le 147 par rapport au 120, c’est une équipe supplémentaire», renchérit Elvis Macé, secrétaire général de la SGTINC-Cogetra. «Ça fait quinze personnes à embaucher en plus, et une augmentation salariale pour tous les centres miniers.»

Le centre minier de Kouaoua
La signature récente de l’accord sur les 147 heures, permet la constitution d’une quatrième équipe, et donc aider à répartir au mieux les opérationnels sur le parc d'engins réduit, détaille la direction de la SLN.


Enercal sollicité pour baisser ses tarifs

Concernant la troisième solution, elle concerne une éventuelle baisse du prix de l'électricité. Or Enercal ne semble pas disposé à accorder une telle ristourne au métallurgiste. 

"Si on baisse pour la SLN, on augmentera pour les autres usagers"

Enercal indique qu’elle n’a pas le pouvoir de décider du tarif facturé à la SLN, mais que cela relève du gouvernement.
Nous avons  le devoir et la capacité de rendre cette entreprise rentable a dit Bernard Laflamme, le directeur de la SLN. Pour sauver l'usine et ses centaines d'emplois, la marge de manoeuvre est très étroite.