Une trentaine de membres du collectif se sont mobilisés ce lundi devant le palais de justice de Nouméa. Ils voulaient apporter leur soutien à Cherifa Linossier après le classement sans suite de sa plainte contre Robby Judes, l’ancien ambassadeur de France au Vanuatu, pour agression sexuelle.
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Le 9 juillet dernier, on apprenait que le procureur de la République avait décidé de classer sans suite la plainte de la présidente de la CPME-NC à l’encontre de l’ancien ambassadeur de France au Vanuatu. Cherifa Linossier accusait Robby Judes d’agression sexuelle. Des faits qui se seraient produits en marge d’un sommet officiel en février dernier. Le diplomate, qui nie les faits, avait été démis de ses fonctions. Le procureur avait estimé que les faits étaient constitués mais que la sanction infligée à Robby Judes était proportionnée à l’acte commis.
« C’est ce que je voulais dès le départ, que ce soit un sujet porté par la société civile. Aujourd’hui, si ce n’est pas la société civile qui se réveille sur ces monstruosités pour lesquelles certaines femmes combattent toutes seules dans leur coin, çà ne marchera pas, donc il faut qu’il y ait une mobilisation » affirme Cherifa Linossier, présidente de la CPME-NC. « C’est un vrai débat, c’est un vrai sujet, maintenant, il faut qu’on continue et qu’on ne lâche pas le combat qui a été mené bien avant. Je suis la goutte d’eau qui j’espère va faire déborder le vase. »
« M. Judes n’a pas eu de traitement de faveur » rappelle tout d’abord Alexis Bouroz qui indique que la victime peut désormais saisir directement le tribunal correctionnel par le biais d’une plainte avec constitution de partie civile, ou d’adresser un courrier au Procureur général contestant la décision de classement. Ce dernier peut ensuite soit confirmer la décision, soit au contraire donner des instructions écrites allant dans le sens de l’engagement de poursuites.
La présidente de la CPME-NC décidera avec son avocat si elle emprunte ou non ces voies de recours. Mais pour elle, « c’est au-delà que juste de l’administration, c’est rendre l’honneur à toutes les femmes qui, elles, n’ont pas eu la chance de pouvoir s’exprimer, de pouvoir aller beaucoup plus loin ».
Le collectif « Femmes en colère » souhaite quant à lui créer une pétition afin de la soutenir dans son combat.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Claude Lindor
Quel message délivré ?
Le collectif « Femmes en colère » s'interroge sur le message adressé par cette décision du procureur aux auteurs impunis et aux victimes déboutées. Il manifestait donc son soutien à Cherifa Linossier et son mécontentement ce lundi devant les grilles du palais de justice. « C’est important (d’être là) parce que déjà, en tant que femmes, nous militons pour qu’il y ait une véritable égalité, qui n’y ait pas de discriminations que ce soit au niveau du tribunal, de la politique, de l’économique, partout…» explique Fara Caillard, présidente du collectif Femmes en colère qui envisage d’aller au-delà de cette manifestation.« Je suis la goutte d’eau qui j’espère va faire déborder le vase »
Cherifa Linossier, la principale intéressée, s'est sentie soutenue et entendue mais elle souhaite surtout que son histoire mette en lumière le combat de toutes les femmes victimes d'agressions et de violences.« C’est ce que je voulais dès le départ, que ce soit un sujet porté par la société civile. Aujourd’hui, si ce n’est pas la société civile qui se réveille sur ces monstruosités pour lesquelles certaines femmes combattent toutes seules dans leur coin, çà ne marchera pas, donc il faut qu’il y ait une mobilisation » affirme Cherifa Linossier, présidente de la CPME-NC. « C’est un vrai débat, c’est un vrai sujet, maintenant, il faut qu’on continue et qu’on ne lâche pas le combat qui a été mené bien avant. Je suis la goutte d’eau qui j’espère va faire déborder le vase. »
Des moyens de recours
Cherifa Linossier a été reçue par le procureur de la République qui lui a expliqué sa décision et indiqué les moyens de recours dont elle dispose.« M. Judes n’a pas eu de traitement de faveur » rappelle tout d’abord Alexis Bouroz qui indique que la victime peut désormais saisir directement le tribunal correctionnel par le biais d’une plainte avec constitution de partie civile, ou d’adresser un courrier au Procureur général contestant la décision de classement. Ce dernier peut ensuite soit confirmer la décision, soit au contraire donner des instructions écrites allant dans le sens de l’engagement de poursuites.
La présidente de la CPME-NC décidera avec son avocat si elle emprunte ou non ces voies de recours. Mais pour elle, « c’est au-delà que juste de l’administration, c’est rendre l’honneur à toutes les femmes qui, elles, n’ont pas eu la chance de pouvoir s’exprimer, de pouvoir aller beaucoup plus loin ».
Le collectif « Femmes en colère » souhaite quant à lui créer une pétition afin de la soutenir dans son combat.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Claude Lindor