Fer, nickel, cobalt : du Brésil à la Nouvelle-Calédonie Vale affiche des résultats contrastés

Usine du Sud de Vale (VNC) en Nouvelle-Calédonie. Nickel et cobalt
Les résultats 2018 du géant minier brésilien ont été largement positifs, mais ils ne sont pas si bons en Nouvelle-Calédonie. Un ruban noir marque sobrement la première page entièrement grise du rapport " Production et vente de Vale au quatrième trimestre 2018."
 
Un ruban, une couleur sombre, le groupe métallurgique et minier brésilien entend marquer symboliquement sa « solidarité » avec les victimes de la tragédie du barrage de Brumadinho survenue le 25 janvier dernier. Et la catastrophe devrait coûter cher à l’entreprise en 2019. Le Brésil vient d’ordonner à Vale de fermer 56 bassins de rétention de résidus miniers, renforçant ainsi les craintes sur les approvisionnements en fer, mais aussi en cuivre et en nickel.

Si le géant minier brésilien enregistre une hausse de 25 % de son bénéfice net en 2018, il le doit principalement au minerai de fer (plus de trois-quarts de ses ventes.) En revanche, le document  "Produçao e vendas Vale no 4T18" est moins positif concernant le nickel mais Vale assume ses choix.
 

Nickel 

En 2018, "l’industrie du nickel a connu un processus de transition vers une empreinte environnementale plus réduite" constate le rapport publié le 27 mars par VALE. Concernant sa production de nickel, le groupe brésilien souligne un ajustement des investissements et de la production, notamment sur ces sites miniers canadiens. En conséquence poursuit Vale, "notre production totale de nickel a atteint 244.600 tonnes, fin 2018, en baisse de 15,1 % par rapport à 2017." Vale ne commente pas ses résultats pour le cobalt, mais indique, sur la même période, une baisse de 12,4 % de sa production. "Une décision stratégique qui reflète la volonté de Vale de réduire sa production" résume le rapport.
 

Contrastes calédoniens

Concernant la production de nickel de Vale en Nouvelle-Calédonie, le tableau affiche une baisse de 23,4 % au quatrième trimestre de 2018 par rapport à celui de 2017 et de 19,4 % pour l’année 2018 comparativement à 2017. Pour les "sous-produits du nickel et du cuivre" (Vale précise qu’il s’agit du cobalt,) la production de l'usine du Sud (VNC) a chuté de 21,6 % et  de 24,3 % aux mêmes dates.

En revanche, la production de nickel de VNC se reprend au dernier trimestre 2018 (8.300 tonnes), elle gagne 10,7 % par rapport au troisième trimestre 2018 (7.500 tonnes.) Même tendance pour le cobalt, la production progresse de 22 % (4T18/3T18.) Au quatrième trimestre 2018, Vale a produit 561 tonnes de cobalt contre 460 tonnes au troisième trimestre. L’usine calédonienne est le premier site mondial de Vale pour ce métal indispensable à la transition énergétique et aux véhicules électriques. VNC devance les sites canadiens de Vale et notamment le grand complexe de Voisey’s Bay.

Confronté aux conséquences de la tragédie de Brumadinho, Vale pourrait perdre sa place de premier producteur mondial de nickel au profit du russe Norilsk (Nornickel) qui annonce la montée en puissance, pour 2023, d’un énorme concentrateur de minerai de nickel, d'une capacité de 18 millions de tonnes, dans la région de Krasnoyarsk.
 

LME

Les cours du nickel à trois mois est en hausse ce mercredi à 17H30 GMT. Le métal s’échange autour de 13.347 dollars par tonne (6,05 $ par livre), il gagne 1,41 %. La Bourse de Paris évolue sur de nouveaux plus hauts de l’année, dopée, comme les places asiatiques et la Bourse des métaux de Londres, par les informations de presse évoquant la proximité d’un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine.