Fidji: « John Key pourrait nous surprendre »

John Key, le Premier ministre néo-zélandais, a été accueilli par son homologue fidjien, Franck Bainimarama, à son arrivée à l'aéroport de Suva.
John Key est arrivé aux Fidji. C'est la première visite d'un Premier ministre néo-zélandais depuis le coup d'État de Franck Bainimarama en 2006. 
Cette visite d'état est le point d'orgue du rapprochement entre les deux pays initié il y a plus de deux ans, avec la levée des sanctions diplomatiques par Wellington et l'élection de l'ancien putschiste, Franck Bainimarama, en septembre 2014. 
 
Le Premier ministre fidjien a donc déroulé le tapis rouge pour John Key, qui a été accueilli par une garde d'honneur de 100 hommes. Le Premier ministre kiwi a pris part à une cérémonie de bienvenuesevusevu au cours de laquelle il a bu du kava et reçu des cadeaux - entre autres: une dent de baleine. 
 
Les deux chefs de gouvernement s'entretiendront des échanges commerciaux entre les deux pays, et de l'investissement, ainsi bien sûr que des progrès de la reconstruction après le cyclone Winston. 
 
Selon la radio néo-zélandaise internationale, John Key pourrait aussi aborder des sujets plus sensibles, comme l'accès aux Fidji d'un certain nombre de journalistes néo-zélandais qui sont toujours interdits de territoire par le gouvernement Bainimarama. 
 
Mais il y a de grandes chances que John Key s'en tienne là et ne traite pas les autres dossiers qui fâchent, a estimé Anna Powles, chercheuse au centre d'études de sécurité et de défense de l'université Massey. 
 
« Étant donné que dans le passé, leur relation a été orageuse et intense, je pense qu'il faut être réaliste sur ce dont va parler John Key à Franck Bainimarama dans leur premier entretien, a-t-elle expliqué sur ABC Radio Australia. Il se peut qu'il ne parle pas du prochain Forum des Îles du Pacifique, et qu'il reste prudent sur la question des droits de l'homme. Ceci étant dit, John Key pourrait nous surprendre. » 
 
L'opposition fidjienne espère que le Premier ministre néo-zélandais interviendra auprès de Franck Bainimarama. Un certain nombre de députés ont en effet été exclus du Parlement, et le numéro 2 de l'opposition, Biman Prasad, affirme que les Fidji sont toujours une dictature, près de 2 ans après les élections. 
 
Sur le plan régional, la grande question c'est si Franck Bainimarama viendra au prochain sommet du Forum des Îles du Pacifique, en septembre. Le Premier ministre fidjien a boycotté les derniers sommet du Forum, car il conteste la présence de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande à la table du Forum.