Un gangster australien a recouvré la liberté ce vendredi après l'annulation de sa condamnation par une cour d'appel au motif que son avocate était une indic qui fournissait secrètement des tuyaux à la police.
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Faruk Orman est le premier d'une série potentielle de criminels détenus qui pourraient sortir de prison dans cette affaire qui fait suite aux révélations sur la double vie d'une avocate. En effet, Nicola Gobbo livrait des informations sur ses clients aux policiers alors qu'elle était censée assurer leur défense. Parmi eux, Faruk Orman qui avait été condamné en 2007 à 20 ans de réclusion pour avoir été au volant de la voiture ayant servi dans l'assassinat en 2002 de Victor Peirce, une figure du milieu et l'une des nombreuses victimes de la guerre des gangs qui déchirait Melbourne à l'époque. L'avocate était non seulement un "tonton" mais elle représentait aussi un témoin clé de l'accusation. De son côté, Faruk Orman a toujours clamé son innocence.
La cour d'appel de l'Etat de Victoria a estimé vendredi que les agissements de l'avocate étaient constitutifs d'une "grave erreur judiciaire" et a annulé la condamnation pour meurtre. Les observateurs s'attendent à de multiples jugements de ce type car Nicola Gobbo avait de nombreux clients, dont certaines des figures les plus endurcies du milieu, poursuivies pour trafic de drogue ou assassinat. Son ancien client le plus connu, le parrain de la drogue Tony Mokbel, qui a survécu en février à une attaque à l'arme blanche en prison, figure parmi ceux qui cherchent à faire appel de leur condamnation. En 2018, le parquet avait informé 22 condamnés qu'ils avaient matière à faire appel. Mais dans une lettre de juin 2015 et rendue publique en décembre, Mme Gobbo, identifiée dans la procédure comme l'avocate X et l'indic 3838, affirmait qu'au moins 386 personnes avaient été inculpées en vertu de ses informations. Une commission d'enquête royale est en cours.
Originaire d'une grande famille de Melbourne, elle a servi d'indic pendant une période clé pour les poursuites contre la criminalité organisée, entre 2005 et 2009. Mais elle avait été enregistrée comme informatrice dès 1995, deux ans avant son accession au barreau. Elle avait été recrutée après avoir été inculpée en 1993 de chefs liés au trafic de drogue, puis relâchée sans qu'aucune poursuite ne soit enregistrée. La police a essayé pendant cinq ans de maintenir son anonymat devant la justice, faisant valoir qu'elle risquait d'être assassinée.
En mars, la Haute cour avait levé l'ordonnance qui protégeait son identité en invoquant les "manquements fondamentaux et odieux" à son devoir d'avocate et le "comportement répréhensible" des enquêteurs.
D'autres jugements de ce type à venir
La cour d'appel de l'Etat de Victoria a estimé vendredi que les agissements de l'avocate étaient constitutifs d'une "grave erreur judiciaire" et a annulé la condamnation pour meurtre. Les observateurs s'attendent à de multiples jugements de ce type car Nicola Gobbo avait de nombreux clients, dont certaines des figures les plus endurcies du milieu, poursuivies pour trafic de drogue ou assassinat. Son ancien client le plus connu, le parrain de la drogue Tony Mokbel, qui a survécu en février à une attaque à l'arme blanche en prison, figure parmi ceux qui cherchent à faire appel de leur condamnation. En 2018, le parquet avait informé 22 condamnés qu'ils avaient matière à faire appel. Mais dans une lettre de juin 2015 et rendue publique en décembre, Mme Gobbo, identifiée dans la procédure comme l'avocate X et l'indic 3838, affirmait qu'au moins 386 personnes avaient été inculpées en vertu de ses informations. Une commission d'enquête royale est en cours.
Informatrice bien avant de devenir avocate
Originaire d'une grande famille de Melbourne, elle a servi d'indic pendant une période clé pour les poursuites contre la criminalité organisée, entre 2005 et 2009. Mais elle avait été enregistrée comme informatrice dès 1995, deux ans avant son accession au barreau. Elle avait été recrutée après avoir été inculpée en 1993 de chefs liés au trafic de drogue, puis relâchée sans qu'aucune poursuite ne soit enregistrée. La police a essayé pendant cinq ans de maintenir son anonymat devant la justice, faisant valoir qu'elle risquait d'être assassinée.
En mars, la Haute cour avait levé l'ordonnance qui protégeait son identité en invoquant les "manquements fondamentaux et odieux" à son devoir d'avocate et le "comportement répréhensible" des enquêteurs.