Georges Naturel, sénateur : “Il va falloir s’occuper de l’intérêt général au lieu de se faire des guéguerres”

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Maire de Dumbéa pendant quinze ans, élu sénateur de Nouvelle-Calédonie le 24 septembre, Georges Naturel était l’invité du journal télévisé de ce dimanche 15 octobre. Il a évoqué son programme, à Paris et en Nouvelle-Calédonie.

Impossible d’évoquer les sénatoriales sans parler les tensions que la candidature et la victoire de Georges Naturel continuent de provoquer côté non-indépendantiste. Au Rassemblement-LR notamment, dont l’ancien maire de Dumbéa a été dissident pendant les élections. “Un message a été passé par les grands électeurs. Je crois qu’il faut que les élus le prennent en compte, que ce soit au niveau local ou au niveau national”, assène le sénateur, ce dimanche soir, au journal télévisé de NC la 1ère.

En Nouvelle-Calédonie, j’ai l’impression que beaucoup n’ont pas digéré. Ça fait partie des suites d’élections mais je souhaite qu’on passe à autre chose. Je souhaite rencontrer le président par intérim (du Rassemblement NDRL), en l’occurence Alcide Ponga, dès la semaine prochaine, pour voir comment on peut, à partir du résultat de ces élections, construire ce que sont les valeurs du Rassemblement, des valeurs de consensus, des valeurs de partage. 

“Il y a deux légitimités aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie”  

Il l’assure : sa volonté de faire de la politique autrement ne se traduira pas par la création d’un nouveau parti politique. “Ma famille politique reste le Rassemblement”, appuie-t-il. "Il y a suffisamment de partis politiques en Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui, on a besoin d’unité pour répondre aux attentes de nos concitoyens, aux problèmes économiques, sociaux. Il va bien falloir, à un moment, s’occuper de l’intérêt général au lieu de se faire des guéguerres de partis politiques, des guéguerres des personnes”, lance-t-il. Regrettant par exemple que la facture des sénatoriales se traduise jusqu’au conseil municipal de Dumbéa.  

L’objectif est d’essayer de tracer un destin en fonction des résultats des trois référendums. Aujourd'hui, ce sera forcément un destin dans l’ensemble français. 

Au Sénat, il a en revanche vite retrouvé sa famille politique puisqu’il siège avec les Républicains. Il n’est pas encore intervenu, contrairement à Robert Xowie, qui est “dans un groupe où la parole sera plus facile”. Mais il compte défendre “la vision que les Calédoniens ont de leur avenir politique”. Ce qui implique de concilier les volontés indépendantistes et non-indépendantistes... “Il y a deux légitimités aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, c’est vrai. Gérard Larcher nous a dit vendredi qu’il allait remettre rapidement en place le groupe de contact qu’il préside. Robert Xowie et moi apporterons notre vision, nos convictions. L’objectif est d’essayer de tracer un destin en fonction des résultats des trois référendums. Aujourd'hui, ce sera forcément un destin dans l’ensemble français. À nous d’en définir la bonne organisation. 

A nous d’être majeurs en Nouvelle-Calédonie et de trouver la solution qui conviendra, nos concitoyens attendent ça avec impatience. 

Georges Naturel veut faire confiance aux sénateurs. “Ce n’est pas en passant en force qu’on pourra régler les choses en Nouvelle-Calédonie. Ce qui est important, c’est qu'on arrive à trouver, ici, chez nous, les moyens d’échanger en se respectant les uns et les autres pour trouver un consensus, en particulier sur le corps électoral, qu’il faut dégeler, voire sur les modalités de référendum d’autodétermination et sur l’avenir institutionnel” ou encore la citoyenneté calédonienne.

"Les sénateurs que l’on a rencontrés nous disent tous qu’ils suivront ce qu’on aura acté ici. À nous d’être majeurs en Nouvelle-Calédonie et de trouver la solution qui conviendra, nos concitoyens attendent ça avec impatience.

Des rencontres en Nouvelle-Calédonie et à Paris 

Après avoir rencontré ses camarades du Rassemblement, le sénateur veut retourner sur le terrain, “rencontrer ceux qui m’ont élu, pour leur expliquer, leur confirmer, la manière dont je veux exercer ce mandat de sénateur qui doit aussi être en proximité."

De retour à Paris, il a “prévu d’organiser, ce qui se fait beaucoup au Sénat, des petits-déjeuners avec mes partenaires des Républicains puis d’aller à la rencontre des différents groupes du Sénat (les centristes, les communistes, les socialistes, etc.) pour leur exposer la situation en Nouvelle-Calédonie, afin qu’ils puissent décider en leur âme et conscience quand la réforme constitutionnelle arrivera sur le bureau du Sénat, on l’espère tous, au mois de février.