Glencore dément tout départ de la mine de Koniambo nickel et de l’usine du Nord

Usine du Nord (Koniambo nickel) SMSP-Glencore
Les résultats semestriels de l’usine du Nord (Koniambo Nickel ) seront publiés en fin de semaine. Ils figureront dans le rapport que publiera le géant mondial du négoce des matières premières. Glencore dément vouloir partir de Nouvelle-Calédonie, malgré une production encore insuffisante
Après le départ annoncé du brésilien Vale, et la reprise potentielle de son usine calédonienne par un consortium australien (New Century), le monde du nickel s'interroge. Et si Glencore envisageait d’en faire autant ? Sur le site internet de la multinationale, la page intitulée "Le nickel en chiffre" affiche un résultat "Ex-Koniambo", excluant le Koniambo. Une présentation, un affichage déjà utilisé par Vale, à partir du moment où le groupe brésilien a décidé de vendre son usine calédonienne et son actif minier. Apparemment, ce n’est pas le cas de Glencore.
 

Glencore dément

Joint par téléphone au siège du négociant en Suisse, le directeur de la communication de Glencore, d'habitude plutôt discret, a tenu cette fois à faire une mise au point. "Notre rapport semestriel contiendra deux présentations des résultats pour le nickel. La première sans nos actifs à valoriser, dont le Koniambo, la seconde avec Koniambo et l'usine du Nord. Il s’agit d’une séparation purement comptable. Nous n’avons aucunement l’intention de quitter la Nouvelle-Calédonie", a déclaré Charles Watenphul. Dont acte. À Paris, un expert du secteur se montre plus sceptique, il commente, sous réserve d’anonymat : "On procède généralement ainsi quand on a un actif industriel qui perd de l’argent et qu’on veut le mettre à part, sans rien exclure…"
 

L'usine du Nord, un géant industriel

Les résultats de la branche nickel de Glencore montreraient de bons résultats au Canada, dans l'usine de Sudbury, mais aussi en Australie à Murin Murin. La situation serait encore négative en Nouvelle-Calédonie. L’usine du Nord est confrontée à des difficultés de production en raison de sa technologie avancée, innovante mais délicate. Elle ne produit pas encore suffisamment et le contexte commercial est dégradé par les cours du nickel, une concurrence mondiale à bas coût et un dumping sur les prix affichés par la Bourse des métaux de Londres. Pour autant, l’alliage de ferronickel livré par KNS est l’un des plus riches au monde pour sa teneur en nickel. Il entre dans la fabrication des aciers inoxydable de haute qualité et bénéficie d'un segment spécifique sur le marché haut de gamme de l'inox.
 

Un négociant à visage humain...

Confronté à une enquête pénale en Suisse, pour ses agissements supposés en République Démocratique du Congo, et à une suspicion de corruption révélée par l’ONG Public Eye, Glencore a sans doute intérêt à conserver son complexe industriel calédonien. L’usine du Nord et Koniambo nickel, à travers le partenariat avec la SMSP bras minier des indépendantistes calédoniens, lui permettent en effet d’afficher un visage respectable et progressiste. Tout en disposant d'un outil industriel et d'un site minier parmi les plus importants au monde.